L’or vert congolais

Publié le 5 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Le ministère belge de la Coopération a organisé, les 26 et 27 février à Bruxelles, une conférence sur la gestion durable des forêts en République démocratique du Congo (RDC). Le pays, l’un des plus vastes d’Afrique, abrite près de la moitié (47 %) des forêts primaires tropicales du bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie. Contrairement au Congo-Brazzaville, au Cameroun et à la Centrafrique, le taux d’exploitation industrielle des forêts de la RDC est faible : sur 60 millions d’hectares exploitables, seuls 20 millions sont effectivement mis en valeur. Il existe quelque 250 types de bois en RDC, dont certains sont très prisés en Occident, mais la filière génère à peine 1 % du produit national brut.
Pour autant, la sous-exploitation n’est pas un gage de protection. La mauvaise gouvernance règne dans le secteur. La plupart des exploitants, étrangers, font fi des règles de gestion durable qui, outre la protection des habitants des forêts – les Pygmées et les Twas – et de la faune – chimpanzés, éléphants -, permettent le renouvellement de la ressource bois. Construction de routes, coupes de masse, absence de plans d’aménagement : globalement, le rendement immédiat est privilégié. Et, en dépit de l’adoption, en 2002, d’un moratoire suspendant l’attribution de nouveaux titres, près de 8 millions d’hectares sont devenus des concessions industrielles.
« La gestion des forêts s’est focalisée sur les gains à court terme », ont reconnu les participants – autorités, société civile, bailleurs de fonds, industriels – à la conférence de Bruxelles. Ils ont adopté une déclaration reconnaissant que les forêts sont un « patrimoine national », qu’un « changement radical de politique et de gouvernance est nécessaire », qu’un « cadre moderne d’équité, de respect des lois et d’aménagement durable » doit être défini, que « des systèmes novateurs de gestion et de financement » doivent être appliqués. Bref, un catalogue de bonnes intentions auxquelles on souhaite un meilleur avenir que le moratoire adopté en 2002. Car, comme les mines d’or et de diamants, les forêts d’une RDC désormais politiquement stabilisée promettent d’attirer un nombre croissant d’exploitants, et donc de multiplier les risques.

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