À l’école de l’excellence

L’Institut des sciences et de la technologie de Kigali est le fer de lance de l’enseignement rwandais.

Publié le 5 mars 2007 Lecture : 3 minutes.

Mû par l’ambition de devenir un jour un « petit dragon » dans la région des Grands Lacs, grâce au développement d’activités à haute valeur ajoutée, le Rwanda a décidé de privilégier la formation d’une main-d’uvre hautement qualifiée dans le domaine des sciences et des technologies. Une mission confiée à l’Institut des sciences et de la technologie de Kigali (Kist) dont « la vocation est de devenir un centre d’excellence qui doit produire pour le pays et la région des ingénieurs et des scientifiques, indique le vice-recteur Gérard Nyabutsitsi. Le Rwanda ayant décidé de fonder son développement en partie sur la science et la technologie, nous devons aider le gouvernement à atteindre cet objectif. »
L’histoire de ce premier établissement public rwandais d’enseignement technologique de haut niveau remonte à 1997. Projet commun du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et du gouvernement, son exécution fut soumise à l’expertise de l’Agence allemande de coopération (GTZ), avant que les premiers fonds, débloqués par les gouvernements japonais et néerlandais, ne permettent son démarrage, le 1er avril 1998. En juillet 2002, l’Institut a décerné ses 465 premiers diplômes en gestion et en informatique. « Le processus de recrutement des étudiants commence dès l’école secondaire, souligne Gérard Nyabutsitsi. En dernière année, après les épreuves organisées par le Centre national des examens, le Kist s’intéresse aux élèves ayant obtenu les meilleures notes dans les sections scientifiques : biologie, chimie, maths-physique. » Selon le vice-recteur, après quatre à cinq années de formation, les étudiants diplômés ont la possibilité de s’adresser à un centre (le Technology Business Incubation Facility) qui les aide à trouver un emploi ou encore à obtenir un soutien financier pour la création de leur propre entreprise. À en croire Gérard Nyabutsitsi, le marché en quête de techniciens et d’ingénieurs permet aux diplômés de trouver facilement du travail. Mais, malgré sa vocation régionale, le Kist ne compte que quatre étudiants étrangers en 2006-2007. À l’inverse, aucun Rwandais n’occupe, pour le moment, le poste de professeur titulaire. Les enseignants viennent essentiellement de Tanzanie, d’Inde, du Kenya, du Zimbabwe, du Nigeria, d’Éthiopie ou de Namibie.
Outre les disciplines scientifiques classiques, le Kist met un accent particulier sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) considérées aujourd’hui comme un élément fondamental du développement. En complément à ses formations à temps plein, l’institut a d’ailleurs ouvert un centre spécifique, destiné à ceux qui ne peuvent pas suivre de longs cursus.
Fidèle à ses ambitions régionales, le Kist compte également en son sein un Centre régional de formation et de recherche en technologies de l’information et de la communication (RITC) chargé de « soutenir la capacité d’édifier une croissance économique durable à travers le Rwanda et la région ». En formant « des ressources humaines locales », l’Institut rwandais souhaite « aider à l’application effective des TIC à travers l’économie, participer à l’augmentation des offres d’emploi et permettre une prestation de services efficace. » Le Kist possède également une École d’études des langues qui compte trois départements : anglais, français, langues africaines (kinyarwanda et kiswahili). Le but étant d’aider les étudiants, en complément de leur cursus, à pouvoir « faire face aux demandes d’une nation bilingue émergente et aux défis de la mondialisation ».
Parallèlement, l’Institut de Kigali uvre pour « découvrir, développer et vulgariser les technologies appropriées aux problèmes de la communauté. » Pour ce faire, le Centre d’innovation et de transmission des technologies (CITT) mène depuis 2002 des recherches sur la biomasse, la microénergie hydraulique et aérodynamique, la construction, l’eau, le transport, les systèmes de chauffage photovoltaïques solaires, la transformation des produits agricoles, etc. Les objectifs à long terme sont d’encourager le développement du secteur privé et d’accroître sa capacité à générer des revenus.
À l’horizon 2020, le Kist aspire à devenir une université de renommée mondiale qui pourra fournir une main-d’uvre hautement qualifiée au pays, tout en proposant des technologies adaptées aux communautés, au gouvernement et au monde des affaires.

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