La grande embrouille

Publié le 5 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Publié le 22 février à Paris, le dernier Rapport sur l’aide publique au développement est très critique vis-à-vis des principaux pays donateurs*. Pour la première fois, il se fait officiellement l’écho de la controverse sur l’inclusion ou non de l’effacement de la dette des pays pauvres dans les chiffres de l’aide et fait part de ses inquiétudes quant à la concrétisation des promesses des pays du G8 à l’issue du sommet de Gleneagles, en Écosse, en juillet 2005.
Le rapport du Comité d’aide au développement (CAD), qui regroupe vingt-deux pays membres de l’OCDE, est le principal document annuel sur l’aide : il analyse les chiffres de l’aide par pays donateur, par bénéficiaire et par utilisation (projets, assistance technique, dette). Les vingt-deux ont versé 106,7 milliards de dollars en 2005 à l’ensemble des pays et territoires en développement (près de 150). À cela s’ajoute l’aide des pays non membres qui ont accepté de communiquer avec le CAD, soit 5 milliards de dollars, dont 80 % sont versés par l’Arabie saoudite (1,7 milliard), la Corée du Sud (752 millions), la Turquie (601 millions), le Koweït (547) et Taiwan (483). La Chine ne fournit pas le montant de son aide au CAD.
Outre ces données, le CAD indique que l’effacement de l’aide a représenté 21 % du montant global, soit 22,7 milliards de dollars, dont l’essentiel a bénéficié à l’Irak et au Nigeria. Les positions des pays donateurs divergent entre ceux qui considèrent ce geste comme de l’aide et ceux qui estiment que la dette effacée représente des créances non recouvrables, et donc sans grande valeur commerciale. Le débat est désormais ouvert.
Sans la dette, le CAD précise que les promesses faites en 2005 ne seront pas tenues : augmentation de 50 % du volume de l’aide (à 130 milliards en 2010) et doublement de l’aide à l’Afrique subsaharienne (à 50 milliards). Ce n’est que grâce à l’effacement de la dette nigériane que cette dernière est passée de 25 milliards en 2004 à 32 milliards en 2005. Selon les prévisions du CAD, les programmes de 2007 et 2008 sont d’ores et déjà en deçà des objectifs.

* Organisation de coopération et de développement économiques, « Rapport sur la coopération pour le développement », disponible en mars 2007, 230 pages, 78 euros.

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