« How are you, Fidel ? »

Publié le 5 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Il n’y a pas eu d’images. Pourtant, la demi-heure de conversation téléphonique, le 27 février, entre Fidel Castro et Hugo Chávez a été plus efficace que tous les démentis des responsables cubains concernant l’état de santé du Comandante.
« How are you, Fidel ? » a lancé le leader vénézuélien, en ouvrant son émission de radio quotidienne (Alo Presidente). « Very well », a répondu Castro d’un ton enjoué, avant de confirmer, en espagnol cette fois, qu’il « gagnait du terrain » sur la maladie et se sentait « plus d’énergie ». « Le pays marche, c’est ce qui compte. Pour ce qui me concerne, je demande un peu de tranquillité afin de mener à bien mes nouvelles tâches », a-t-il ajouté.
Il s’agissait à l’évidence de tordre le cou aux rumeurs selon lesquelles, après plusieurs interventions chirurgicales lourdes (la première en juillet 2006) et autant d’anesthésies, il aurait perdu la tête. Alors, le Jefe a parlé avec application du nombre d’hectares de maïs nécessaires pour produire 1 million de barils d’éthanol, des 34 millions d’ampoules électriques offertes à Cuba par la révolution bolivarienne, de la chute des Bourses de Shanghai et de New York ou encore des 353 accords de coopération qui devraient être conclus prochainement entre les deux pays – pour un montant total de 756 millions d’euros. Du Fidel tel qu’en lui-même
La clarté de son élocution et la cohérence de son propos avaient valeur de cinglant démenti. D’abord, à l’adresse des Cubains : dans la grande tradition de l’humour créole, ces derniers l’ont en effet surnommé, un peu vite, El coma andante (« le coma qui marche »), au lieu de El Comandante ! Ensuite, à l’adresse de John Negroponte, l’ancien chef du renseignement américain, aujourd’hui secrétaire d’État adjoint, qui, le 15 décembre, avait déclaré au Washington Post que Castro était à l’article de la mort. Mais le 30 janvier, le moribond est apparu à la télévision, le visage hâlé, en bien meilleure forme que sur les précédentes images, qui dataient du 28 octobre.
Quant à Raúl (75 ans), son frère cadet, chef de l’armée et président de la République par intérim depuis le 31 juillet, il fait l’impossible pour justifier le surnom de Líder Minimo dont la « rue » cubaine, toujours elle, l’a affublé. Certes, il contrôle le pays, mais ses déclarations sont aussi brèves que ses apparitions publiques. D’ailleurs, il n’a de cesse de répéter que son aîné est « au courant de tout » et qu’il reprend « chaque jour un peu plus » les commandes du pays.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires