G7, G20, G77. D’où vient cette floraison de « G » ?

Question posée par Oscar Lecourt, Paris, France

Publié le 5 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Il ne se passe guère d’année sans qu’apparaisse un nouveau sigle constitué de la lettre G suivie d’un chiffre pour désigner un rassemblement (en général informel) de pays. Le G n’est rien d’autre que l’initiale du mot groupe, alors que le chiffre indique le nombre de participants. Tout débute en 1973 à Washington, lorsque le secrétaire américain au Trésor de l’époque, George Shultz, invite les ministres des Finances allemand, britannique et français à venir discuter avec lui des désordres monétaires entraînés par la décision américaine d’abandonner l’étalon or. La rencontre ne débouche sur aucune décision, mais les quatre ministres conviennent de poursuivre leurs discussions en y associant leur homologue japonais. C’est alors que l’on voit apparaître dans la presse l’expression « groupe des Cinq », rapidement relayée par celle de « G5 ».
Mais l’expression ne se répandra qu’un peu plus tard, après que le président français Valéry Giscard d’Estaing eut l’idée d’organiser le 17 novembre 1975 un sommet des pays les plus industrialisés autour des questions économiques internationales. Six chefs d’État ou de gouvernement participent à la rencontre de Rambouillet : ceux du « groupe des Cinq » auxquels est venu s’ajouter le Premier ministre italien. Le Canada les rejoindra l’année suivante. Ce forum de pays riches se réunissant désormais chaque année, l’expression G7 fera bientôt florès. Une nouvelle évolution se produit en 1994, lorsque la Russie est associée aux réunions du G7. Comme ce pays ne participe qu’à la seconde moitié des sommets, consacrée aux questions politiques, l’appellation G8 voit le jour.
Depuis, on ne compte plus les regroupements baptisés de la même façon. L’un des plus connus est le G77, groupe de 132 pays en développement fondé en 1964 (et formé à l’origine de 77 pays) qui constitue la plus vaste coalition de pays au sein du système des Nations unies. Quant au G90, il réunit les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), ceux de l’Union africaine et les autres PMA (pays les moins avancés). Mais c’est l’OMC (Organisation mondiale du commerce) qui, depuis sa création en 1995, a suscité le plus de « G ». Du G20, rassemblement de pays en développement créé en 2003 pour s’opposer à la politique commerciale des États-Unis et de l’Europe, au G10 (pays importateurs de produits agricoles), en passant par le G14 + 1 (PMA producteurs de textiles), le G33 (pays en développement hostiles à la libéralisation complète des marchés agricoles) ou encore le G2 (bloc États-Unis/Union européenne), la liste ne cesse de s’allonger.

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