CAN : l’Algérie éliminée par la Côte d’Ivoire, les « petites équipes » épatent

Championne d’Afrique en titre, l’Algérie a été éliminée dès le premier tour de la CAN, comme le Ghana, un autre prétendant. À l’inverse, plusieurs équipes ont surpris, dont la Gambie, les Comores et le Malawi.

Alexis Billebault

Publié le 21 janvier 2022 Lecture : 3 minutes.

Vente de maillots de l’équipe de football du Cameroun à Yaoundé, le 5 janvier 2022 © DANIEL BELOUMOU OLOMO/AFP
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C’est évidemment le fait majeur de ce premier tour. L’Algérie, tenante du titre, considérée comme la favorite de cette Coupe d’Afrique des nations (CAN) – et pas seulement en raison de son invincibilité persistante (34 matchs sans défaite avant le tournoi) –, a été éliminée après une lourde défaite à Douala face à la Côte d’Ivoire (1-3) jeudi 20 janvier. Les Fennecs, d’abord tenus en échec par la Sierra Leone (0-0) et battus par la Guinée équatoriale (0-1), ont terminé à la dernière place de leur groupe, laissant leurs supporters dans l’incompréhension.

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Au Cameroun, les Algériens ont certes affirmé avoir souffert de la chaleur, de l’humidité et pâti de l’état de la pelouse de Douala, mais cela n’explique pas tout. Maladroits ou malchanceux, les Nord-Africains ont surtout raté leur tournoi, comme les Ivoiriens en 2017, deux ans après avoir gagné la CAN. « Il ne faut pas tout remettre en question. C’est un échec total, il est nécessaire d’en tirer les conclusions, notamment d’un probable excès de confiance, mais l’équipe a les moyens de réagir même si elle a peut-être besoin d’un peu de sang neuf », tempère Ali Fergani, l’ancien international puis sélectionneur de l’Algérie.

À l’en croire, Belmadi n’est absolument pas menacé, et le technicien va devoir se projeter sur les barrages qualificatifs pour la Coupe du monde 2022, en mars prochain. « En revanche, si on échoue, il faudra changer des choses… »

Les autres favoris passent… Sauf le Ghana

Avec l’Algérie, le Ghana est l’autre grand perdant de ce premier tour, même si son élimination a nettement moins de retentissement que celle des Fennecs. Présenté comme un favori, ou du moins comme un outsider majeur, il a lui aussi terminé dernier de son groupe derrière le Maroc, le Gabon et les Comores, et les supporters des Black Stars réclament déjà la tête de Milovan Rajevac, le sélectionneur serbe.

En dehors des cas algérien et ghanéen, toutes les autres têtes d’affiche du football africain présentes au Cameroun ont rempli leur mission, mais pas toujours avec panache. Ainsi, le Sénégal et l’Égypte ont fait subir à ceux qui ont suivi leurs matchs de longues heures d’ennui, alors que le Maroc, le Cameroun et – surtout – le Nigeria ont affiché un visage beaucoup plus séduisant.

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La Côte d’Ivoire a surtout brillé face à l’Algérie (3-1), alors que la Tunisie (une victoire et deux défaites) est passée par un trou de souris, ce qui ne va pas renforcer la côte de popularité du coach Mondher Kebaier, très contesté par les supporters des Aigles de Carthage.

Les petits font sensation

Les Comores et la Gambie, qui participent à leur première phase finale, ont réussi à se qualifier pour les huitièmes de finale. Les insulaires ont terminé parmi les meilleurs troisièmes grâce à un spectaculaire succès face au Ghana (3-2) et les Gambiens ont achevé le premier tour invaincus.

Ces résultats prouvent qu’on travaille bien dans plusieurs pays. Aujourd’hui, si les grosses équipes veulent gagner, elles doivent être rigoureuses

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Le Malawi, de retour sur la scène continentale après douze ans d’absence, et la Guinée équatoriale sont les autres bonnes surprises, alors que l’Éthiopie et surtout la Sierra Leone n’ont pas démérité.

« Cela prouve que, dans plusieurs pays, on travaille bien en Afrique. Aujourd’hui, si les grosses équipes veulent gagner, elles doivent être rigoureuses. Ce passage de seize à vingt-quatre équipes en phase finale est une bonne chose car, sans cela, des équipes comme les Comores ou la Gambie n’auraient peut-être pas pu participer à la CAN, et atteindre les huitièmes de finale », résume Sébastien Migné, l’ancien sélectionneur du Congo, du Kenya et de la Guinée équatoriale.

Place aux huitièmes de finale

Nigeria-Tunisie (23 janvier à Garoua) et Côte d’Ivoire-Égypte (26 janvier à Douala) seront les deux principales affiches des huitièmes de finale. Les Super Eagles et les Éléphants, au regard de leurs prestations lors du premier tour partiront avec la faveur des pronostics. Ce sera aussi le cas du Maroc face au Malawi, du Sénégal opposé au Cap Vert, du Cameroun qui affrontera les Comores, ou encore du Mali contre la Guinée Equatoriale.

Ce sera en revanche beaucoup plus ouvert entre le Gabon et le Burkina Faso, deux sélections dont les niveaux sont assez proches, et entre la Guinée et la révélation gambienne. « C’est une nouvelle compétition qui débute. Des équipes qui ont pu décevoir au premier tour peuvent se transformer à partir des matchs à élimination directe », prévient Migné. Les surprises ne sont sans doute pas encore terminées…

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