Maroc – Nabil Benabdallah : « Le gouvernement Akhannouch n’est pas à l’écoute »
Pour le secrétaire général du PPS, la prestation gouvernementale est très en deçà des ambitions du nouveau modèle de développement. Au moment où le pays fait face à de nombreux défis, il juge insuffisante l’action de l’équipe Akhannouch.
Mercredi 19 janvier, après cent jours à la tête de l’exécutif, Aziz Akhannouch sortait enfin de son silence, lors d’une émission télévisée diffusée simultanément sur 2M et Al Aoula. Un moment très attendu par tous les Marocains, épuisés par deux longues années de crise économique et sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, et désireux de voir enfin le bout du tunnel.
Fermeture des frontières, protection sociale, éducation, réforme des retraites, sécheresse… le chef du gouvernement a, lors de cet exercice, abordé la majorité des questions qui préoccupent les citoyens du royaume. Mais à sa manière, sans jamais entrer dans les détails et en esquivant les sujets qui fâchent, conformément à ce qu’il revendique comme sa marque de fabrique : « Parler peu, travailler beaucoup ».
Sauf que ce qui se veut une approche rassurante est perçu par beaucoup, aussi bien dans le monde des affaires que dans la sphère politique, comme une défaillance communicationnelle.
On s’interroge sur la capacité de ce gouvernement à mettre en place un plan de relance économique
« De manière objective, ce gouvernement n’est pas à l’écoute. Il n’est pas dans une réactivité qui pourrait nous rassurer par rapport à sa capacité à prendre en charge la situation du pays », analyse Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Entretien avec l’ancien ministre aujourd’hui dans l’opposition.
Quel bilan tirez-vous des cent jours du gouvernement Akhannouch ?
Le bilan d’étape est décevant. À côté de rares mesures positives, comme le plan d’aide au secteur du tourisme, le dialogue social dans le secteur de l’enseignement, ou les décrets adoptés en matière d’élargissement de la couverture sociale, sur le reste, nous avons une présence politique faible, une défaillance communicationnelle avérée, une fuite du débat public.
Aucune explication n’est fournie pour permettre à l’opinion publique d’adhérer aux mesures engagées par le gouvernement, que ce soient celles de la lutte contre le Covid-19, ou les décisions à caractère économique ou social.
Bien s’informer, mieux décider
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