Ces Africains poursuivis par la CPI

Publié le 5 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Le 27 février, la Cour pénale internationale (CPI) a lancé deux mandats d’arrêt internationaux contre Ahmed Haroun, un ancien ministre soudanais de l’Intérieur, et Ali Kosheib, le présumé chef de la milice djandjawid. Luis Moreno-Ocampo, le procureur argentin de la CPI, estime disposer d’assez de preuves pour inculper les deux hommes de crime contre l’humanité et de crime de guerre. Les faits dont ils sont accusés auraient été perpétrés entre août 2003 et mars 2004, au cours d’attaques contre des villages et villes du Darfour-Ouest.
Nommé « chef de bureau du Darfour » au début de 2003, Haroun avait pour tâche principale de recruter, de financer et d’armer les Djandjawids. Selon le procureur, il aurait déclaré lors d’une réunion publique que sa qualité de chef de bureau lui donnait le pouvoir « de tuer – ou de pardonner à – n’importe qui au Darfour ».
À l’issue de soixante-dix missions dans la région et de centaines d’entretiens avec des témoins et des victimes, la CPI a conclu que le dirigeant soudanais était l’instigateur et l’organisateur des massacres et des pillages commis par les miliciens. Mais rien n’est joué, car le gouvernement soudanais dénie à la Cour toute légitimité pour connaître et juger du cas des accusés.
Ce ne sont pas les premiers mandats d’arrêt lancés par la CPI contre de présumés criminels de guerre africains. Le procès du Congolais Thomas Lubanga Dyilo, ancien chef du Front patriotique pour la libération du Congo (FPLC), en est à la phase des débats. Il est jugé pour avoir utilisé des enfants de moins de 15 ans dans des combats en Ituri, entre juillet 2002 et fin 2003. Si son arrestation a été facilitée par les autorités congolaises (Lubanga a été transféré à La Haye en août 2006), la Cour n’a pas encore réussi à mettre la main sur Joseph Kony, Vincent Otti et quatre autres chefs de guerre ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur. Un mandat d’arrêt court depuis le 8 juillet 2005 pour des faits d’enlèvement, de mutilation, de sévice sexuel, de pillage, d’attaque de camps de déplacés et de meurtre.
Autre Africain incarcéré à La Haye, le Libérien Charles Taylor ne relève pas de la CPI, mais de la Cour spéciale pour la Sierra Leone (CSSL), qui a délocalisé son procès aux Pays-Bas pour des raisons de sécurité.

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