Étoile dogon

La Malienne Déné Issébéré revient avec un deuxième album, Ladilikan, plein de promesses. Mais la jeune chanteuse cache bien d’autres talents.

Publié le 5 février 2007 Lecture : 2 minutes.

La jeune étoile dogon Déné Issébéré a un agenda chargé, surtout depuis la sortie de son album Ladilikan à la mi-décembre. Entre une tournée au Mali et un voyage en Afrique du Sud, la musicienne malienne doit gérer à la minute près la promotion de son deuxième opus.
Née le 19 juin 1980, à Bamako, Déné n’a que 4 mois lorsqu’elle part avec sa mère, la comédienne Diahara Tangara, rejoindre son père, poète et diplomate, en Algérie. La petite ne parle pas l’arabe mais connaît le langage de la musique. Après l’école, elle se réfugie dans la maison algéroise pour y pousser la chansonnette. Son père, Hamadoun Ibrahima Issébéré (aujourd’hui ambassadeur du Mali en Guinée), lui offre une guitare et un piano. Le sillon est tracé
La vie en Algérie prend fin avec la montée de la violence dans le pays. La famille Issébéré retourne à sa terre natale. Déné a 14 ans. Élève au Lycée français, elle participe aux soirées musicales de l’établissement. Fan de Tracy Chapman et de l’Anglo-Indienne Susheela Raman, elle mixe à l’envi des sonorités traditionnelles et modernes, passe du hip-hop au R&B, de la soul aux rythmes maliens. Les rappeurs King Da Dja la sollicitent pour leur album Tougna : un tabac ! Déné multiplie les collaborations de prestige : l’hymne de la Coupe du monde 2002 en version malienne avec Rokia Traoré et Afel Bocoum. Sans oublier l’album de la CAN 2002, en compagnie des génies du balafon, les Néba Solo.
Après l’obtention de son bac et un brillant passage musical chez Les Escrocs, elle sort son premier album solo, Ogopo (« le salut au chef », en langue dogon), qui connaît un franc succès. Elle n’en oublie pas pour autant le travail en équipe. De Frédéric Galliano à Issa Bakayoko, en passant par Toumani Diabaté et Lobi Traoré, la jeune femme participe à l’enregistrement d’une vingtaine d’albums. En 2004, elle suit en France une formation sur les techniques de chant et d’écriture avant de sortir Ladilikan. L’album, produit avec la complicité des virtuoses du ngoni, Bassékou Kouyaté et Cheik Tidiane Seck, offre de savoureux arrangements d’inspiration folk, pop et R&B. La grande variété des instruments (calebasse, ngoni, ntamani, flûte peule, accordéon, etc.) sert des textes chantés en plusieurs langues (dogon, sonrhaï, bambara, français et anglais).
Déné n’hésite pas à recourir aux poèmes de son père quand ce n’est pas sa propre plume qu’elle met au secours de nobles causes. L’artiste dénonce notamment l’oppression des femmes, l’excision, le mariage forcé, la polygamie, et véhicule un message de paix.
Malgré ses nombreuses tournées à travers le monde, elle ne néglige pas ses études. Après une maîtrise d’anglais décrochée à l’université de Bamako et un diplôme en informatique de gestion, elle achève en ce moment une formation en traduction commerciale. Autant dire que Déné a plusieurs cordes à son arc. Et un avenir musical plein de promesses.

Pour en savoir plus : www.deneissebere.net

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