Réponse à un islamophobe

Publié le 5 février 2007 Lecture : 2 minutes.

J’ai reçu la semaine dernière un courrier que j’ai jugé bon de partager avec vous. Il m’a été adressé à la suite d’une chronique où je m’amusais à évoquer un « islam Viagra de l’Occident ». Accrochez-vous bien, car les propos qui suivent ne sont pas piqués des hannetons : « Chère Madame, nous ne voulons pas de votre islam violent, raciste, rétrograde, sanguinairement prosélyte et son Coran écrit au VIIe siècle par et pour les Bédouins. [] C’est nous, les Occidentaux, qui portons par nos valeurs l’honneur et la fierté de l’Humanité tout entière. » Et plus loin : « La France et l’Occident se porteraient mieux avec des populations homogènes au lieu de ce magma mondialisé qui annonce la chute de l’Empire de Rome. » Je vous passe le reste

Vous le devinez, j’ai hésité sur la méthode la plus sage pour répondre. Éclater de rire ou pleurer un bon coup ? Jeter la lettre à la poubelle – il s’écrit tellement d’insanités ces derniers temps – ou conclure gravement à l’impossibilité de cohabiter avec les Occidentaux ? Auquel cas prendre ma valise et partir de l’autre côté de la Méditerranée où je me ferais vite consoler, les pourfendeurs d’Occident y étant légion. Sauf que le « choc des civilisations » ce n’est pas ma tasse de thé. Alors, que faire ?
Vous me direz, je peux dénoncer à mon tour le racisme de mon correspondant, le traiter de nazillon, d’intégriste, d’ignare, bref de c Comme je peux balayer d’un revers de la main sa littérature suintant l’islamophobie.
Je suis capable de contre-attaquer également, en citant, parmi les grandes raisons de « fierté et d’honneur » de l’Occident, les Croisades, l’Inquisition, les bûchers, la colonisation, l’esclavage et l’Holocauste. Mais je répugne à me défendre en attaquant. Je serais plus inspirée d’expliquer gentiment à ce monsieur que l’islam, ce n’est pas ça, mais pas du tout, qu’il faudrait qu’il aille s’instruire un peu plus sur la question, que, de toute façon, le jour où il mourra, il sera dans un trou comme nous tous, mangés par les vers, et qu’il n’est pas sûr que Dieu y reconnaisse les siens.
Tiens ! Et si j’écrivais un petit traité que j’intitulerais « Tout ce que vous croyez savoir sur l’islam et que vous ne connaissez pas », façon de rappeler la grandeur d’une religion qui donna au monde une de ses plus brillantes civilisations. Oui, mais là, on me rétorquera que c’était hier, et que les musulmans ne savent même pas nouer une cravate aujourd’hui. Alors ? Alors je ne sais plus que répondre
À moins que Je viens de penser à ma fille. Par Jésus et Mohammed, la réponse, c’est elle ! L’enfant mixte de ce pays. Avec ses yeux bleus et sa crinière orientale. De mère tunisienne et de père alsacien. Qui dit mieux ! Demain, c’est elle. Avec coiffe islamique ou fichu de Colmar, string ou tatouages ! Trop tard, Monsieur le Correspondant lâchement anonyme. Moyenâgeux ou pas, Viagra ou virus, l’islam a acquis une souche française. Ni vous ni moi n’y pouvons plus grand-chose. C’en est fini des cultures homogènes et de la « pureté » biologique. L’avenir appartient à la France de nos enfants communs.

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Voilà, chers lecteurs, ce que j’ai trouvé comme réponse. Est-ce la bonne ? Car, contrairement à mon correspondant, j’ai le défaut de douter, moi.

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