Côte d’Ivoire : les ports se remettent à flot

Fini les années de galère. Les ports d’Abidjan et de San Pedro reviennent dans la course pour tenter de doubler leurs concurrents régionaux.

Terminal à conteneurs du Port d’Abidjan (Côte d’Ivoire). © Vincent Fournier/JA

Terminal à conteneurs du Port d’Abidjan (Côte d’Ivoire). © Vincent Fournier/JA

Publié le 17 février 2014 Lecture : 3 minutes.

Le Port autonome d’Abidjan (PAA) revient dans la course. Pour supplanter ses concurrents directs dans la région – Lomé, au Togo ; Tema, au Ghana ; Cotonou, au Bénin ; Pointe-Noire, au Congo ; et Kribi, au Cameroun -, il cherche à attirer des investissements. Hien Sié, directeur général du PAA, a pour cela élaboré un ambitieux plan de développement des infrastructures qui doit en faire dans trois ans un port de référence sur la façade Atlantique du continent – entre Durban, en Afrique du Sud, et Tanger, au Maroc.

Déjà, on perçoit les premiers signes de relance. Le trafic global a progressé de 7 % en 2013 (chiffres provisoires), après s’être élevé à 22 millions de tonnes l’année précédente. Une augmentation qui, néanmoins, ne permet pas aux autorités portuaires de se reposer sur leurs lauriers. « D’ici à 2020, nous investirons plus de 2 milliards d’euros dans le développement de nos infrastructures sous la forme de partenariats public-privé (PPP) », confie Hien Sié.

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Modernisation

Son projet phare reste le second terminal à conteneurs, rebaptisé Côte d’Ivoire Terminal et concédé en mars 2013 au consortium constitué d’APM Terminals, de Bolloré Africa Logistics (BAL) et de Bouygues Travaux Publics, après un appel d’offres international contesté. L’État ivoirien investira 380 milliards de F CFA (580 millions d’euros) dans ce mégaprojet et les concessionnaires contribueront à hauteur de 160 milliards de F CFA. Le futur terminal, qui sera opérationnel en 2017, doublera la capacité du port, qui passera à 2,5 millions de conteneurs.

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Le PAA a également pris en compte le boom minier qui se profile au Burkina Faso, au Mali et en Côte d’Ivoire en étendant son terminal minéralier. Les installations actuelles traitent 300 000 tonnes de manganèse environ chaque année, et l’objectif est d’atteindre 3 millions de tonnes de minerais divers à moyen terme, essentiellement en provenance des mines de manganèse et de zinc du Burkina.

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Le port de pêche doit aussi moderniser ses infrastructures, alors que la Côte d’Ivoire est déjà le deuxième exportateur de thon au monde, après le Japon. Enfin, le terminal consacré aux céréales n’échappera pas à la vague de rénovations en cours, dans l’objectif d’accroître les volumes de riz, de maïs et de blé, entre autres.

Terminal minéralier

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À l’ombre de l’ogre abidjanais, le port de San Pedro, lui, a géré 3,2 millions de tonnes de marchandises en 2012, et ciblait 4,2 millions de tonnes à la fin de 2013. Les autorités portuaires ont décidé de diversifier les exportations de produits agricoles et de ne plus se contenter des volumes de café et de cacao. Ainsi, coton et anacarde (noix de cajou) transitent déjà depuis plusieurs mois par San Pedro. Le gouvernement souhaite faire de ce dernier le grand port occidental de la Côte d’Ivoire, capable de desservir la région de la Guinée forestière comme le sud du Mali et l’est du Liberia.

Dans la perspective d’une exploitation minière dans l’ouest du pays, San Pedro pourrait se trouver doté d’un grand terminal minéralier, pour un coût estimé à 300 milliards de F CFA. Bénéficiant d’un tirant d’eau de 12 mètres, San Pedro peut accueillir les grands navires et compte renforcer ses activités de transbordement, dont il s’est déjà fait une spécialité.

Cette activité a représenté 2,8 millions de tonnes fin 2013, et l’armateur italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC), également concessionnaire du terminal à conteneurs, prévoit d’investir 250 millions d’euros pour accompagner l’augmentation de ses trafics. Persuadé de son potentiel, le port reviendra sur tous ses projets du 7 au 9 mai prochain lors de la Semaine industrielle et portuaire de San Pedro (Sinport 2014).

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