Côte d’Ivoire : ciel embouteillé

Les nouvelles compagnies comme les passagers affluent à Abidjan. Air Côte d’Ivoire entend bien en profiter.

Air Côte d’Ivoire a été inauguré en octobre 2013. © Issouf Sanongo/AFP

Air Côte d’Ivoire a été inauguré en octobre 2013. © Issouf Sanongo/AFP

Publié le 15 février 2014 Lecture : 3 minutes.

L’aéroport international Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan attend un invité de marque. Le 28 janvier, la compagnie Air France fera atterrir l’un de ses Airbus A380 sur le tarmac de la capitale économique ivoirienne, à l’occasion du forum ICI (Investir en Côte d’Ivoire).

Tout un symbole… À compter d’octobre 2014, le gros-porteur de la compagnie française se posera « régulièrement » en Côte d’Ivoire. « C’est la conséquence du boom économique que connaît le pays. Et si l’avion est mis en ligne, cela veut dire qu’il y aura des passagers », se réjouit Silué Sinaly, le directeur général de l’Autorité nationale de l’aviation civile (Anac).

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Des travaux d’aménagement sont d’ores et déjà en cours pour préparer l’arrivée du super jumbo : parking élargi, construction d’une bretelle parallèle à la piste d’atterrissage… Autant d’améliorations qui pourront ensuite bénéficier à d’autres compagnies, de plus en plus nombreuses à venir en Côte d’Ivoire.

« En 2011, 17 compagnies aériennes étrangères desservaient la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, elles sont 24 »

Fréquentation

En trois ans, l’aéroport d’Abidjan a vu les opérateurs affluer. « En 2011, 17 compagnies aériennes étrangères desservaient la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, elles sont 24 », confie Silué Sinaly. Turkish Airlines, Egyptair, Corsair, South African Airways, Eagle Atlantic Airlines, Ethiopian Airlines, Camair-Co font partie des nouvelles venues. Rwandair et le nigérian Arik frappent à la porte.

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Depuis l’ouverture du ciel ivoirien, le pays fait l’objet d’un certain engouement. « Nous imposons le moins de contraintes possible aux compagnies qui veulent venir chez nous », ajoute Sinaly. Les statistiques communiquées par l’Autorité soulignent une hausse de la fréquentation, qui a atteint 1 178 000 passagers en 2013 contre 640 000 en 2011. Et, observe Sinaly, « 26 % de ce trafic a été assuré par Air Côte d’Ivoire, la compagnie nationale ».

Performance

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Lancé en novembre 2012, Air Côte d’Ivoire multiplie les performances. En seulement une année d’activité, le transporteur a réalisé un chiffre d’affaires de 28 milliards de F CFA (environ 43 millions d’euros), selon René Decurey, son directeur général. Son capital est passé de 2,5 milliards de F CFA lors de sa création en mai 2012 à 25 milliards en novembre 2013. La compagnie ambitionne de le porter à 65 milliards de F CFA en 2014. Elle projette également de doubler sa flotte, avec 8 avions dès cette année.

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Pour l’heure, elle effectue « plus de 430 vols chaque mois », affirme Gaoussou Touré, le ministre des Transports. Et dessert actuellement une vingtaine de capitales ou grandes villes africaines, dont Dakar, Bamako, Ouagadougou, Conakry, Accra, Lomé, Cotonou, Douala, Yaoundé, Libreville, Brazzaville, Pointe Noire, Niamey, Monrovia, Freetown, Lagos, N’Djamena, Kinshasa. Le prochain défi d’Air Côte d’Ivoire sera de développer les vols intérieurs.

Réhabilitation

Dans cette perspective, l’État a lancé les travaux de réhabilitation des aérodromes des principales villes du pays profond. « Beaucoup de travaux ont été réalisés à Yamoussoukro, Bouaké, Korhogo et Odienné. À Man et à San Pedro, il s’agit surtout de terminer les travaux pour le 31 mars au plus tard, afin que nous puissions démarrer les vols vers ces villes début avril », résume Gaoussou Touré. Les travaux de réhabilitation ont coûté environ 14 milliards de F CFA, et il reste encore 3 milliards d’investissements à réaliser selon le ministre.

Les autorités ont bien l’intention de mettre tous les atouts de leur côté pour assurer le succès de la compagnie nationale, même s’il s’agit surtout désormais d’obtenir la certification américaine tant convoitée pour l’aéroport d’Abidjan en 2014.

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