Burkina Faso : tirs dans plusieurs camps militaires

Des tirs ont été entendus ce dimanche 23 janvier en début de matinée au camp Sangoulé Lamizana, principal camp militaire de Ouagadougou, ainsi que dans plusieurs autres casernes.

Des soldats burkinabè patrouillent à Ouagadougou le 3 mars 2018 (illustration). © Ahmed OUOBA/AFP

Des soldats burkinabè patrouillent à Ouagadougou le 3 mars 2018 (illustration). © Ahmed OUOBA/AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 23 janvier 2022 Lecture : 2 minutes.

Beaucoup imaginaient se réveiller en pensant au seul enjeu de la journée : le huitième de finale des Étalons contre le Gabon à la Coupe d’Afrique des nations (CAN), ce soir à 17h au Cameroun. Au lieu de cela, les riverains du camp Sangoulé Lamizana, le principal camp militaire de Ouagadougou, ont été réveillés en sursaut par des rafales de tirs aux alentours de 5h du matin. D’autres tirs ont été signalés à la base aérienne, ainsi que dans un régiment basé à Kaya (Centre-Nord).

Tirs nourris

Dans un communiqué publié ce dimanche matin, le gouvernement burkinabè reconnaît « l’effectivité des tirs dans certaines casernes » mais « dément les informations véhiculées sur les réseaux sociaux tendant à faire croire à une prise de pouvoir par l’armée ».

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Selon un responsable sécuritaire haut placé, les tirs entendus au camp Sangoulé Lazimana serait liés à « une mutinerie ». « Des soldats mécontents y revendiquent plus de moyens et d’équipements dans la lutte contre le terrorisme », assure-t-il.

Des tirs nourris y résonnaient toujours à 8h, heure locale. Le camp Sangoulé Lamizana abrite par ailleurs la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca), où sont détenus plusieurs militaires, dont certains officiers de haut rang, à commencer par le général Gilbert Diendéré, ex-chef d’état-major particulier de l’ancien président Blaise Compaoré.

Ces incidents interviennent quelques heures après la dispersion d’une manifestation – interdite – à Ouagadougou, qui avait lieu à l’appel du mouvement « Sauvons le Burkina Faso ». Mais surtout deux semaines après l’arrestation d’un officier, le lieutenant-colonel Zoungrana, accusé par les autorités de préparer un coup d’État. Une dizaine d’autres personnes, dont plusieurs militaires, avaient été arrêtés dans cette affaire. D’après une source sécuritaire, il est « possible » que les soldats qui tirent au camp Lamizana « aient des liens » avec ces personnes arrêtées.

Depuis l’attaque d’Inata, le 14 novembre dernier, qui avait coûté la vie à 53 gendarmes (soit la pire attaque jamais enregistrée par l’armée burkinabè), l’armée est en plein doute et le pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré fortement contesté. Après avoir promis des changements et des sanctions au sein de la hiérarchie militaire, le chef de l’État avait également procédé à un remaniement ministériel et à la nomination d’un nouveau Premier ministre, Lassina Zerbo.

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