Côte d’Ivoire: ces 15 entreprises publiques dont l’État veut se débarasser

La Côte d’Ivoire envisage de privatiser quinze entreprises publiques. Un projet qui suscite quelques remous au sein des établissements concernés.

Vue du Plateau, le quartier des affaires d’Abidjan, siège de plusieurs des plus grandes entreprises de la Côte d’Ivoire. © Zenman / Wikimedia Commons

Vue du Plateau, le quartier des affaires d’Abidjan, siège de plusieurs des plus grandes entreprises de la Côte d’Ivoire. © Zenman / Wikimedia Commons

Publié le 12 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Après deux années d’atermoiements sur le dossier de la privatisation des entreprises publiques, l’État semble désormais déterminé à boucler ce processus avant la fin de l’année 2014. Lors d’une rencontre avec le Medef (patronat français) en janvier 2012 à Paris, Alassane Ouattara, le président ivoirien, avait annoncé son intention de privatiser un quart des entreprises publiques, vingt ans après la première grande vague lancée entre 1990 et 1994, lorsque l’actuel chef de l’État occupait alors la fonction de Premier ministre du président Houphouët Boigny.

Valorisation

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Le 2 décembre, Abdourahmane Cissé, le ministre du Budget, a présenté le programme devant le Conseil des ministres, à Abidjan. Quinze entreprises sont concernées, dans divers secteurs d’activité, des mines à la banque en passant par l’agriculture. Une première valorisation datant de 2012 a estimé le capital social de ces sociétés à 116 milliards de F CFA (environ 177 millions d’euros), dont 24,7 milliards de participation financière de l’État.

La dernière évaluation table aujourd’hui sur 94,5 milliards de F CFA, avec une participation globale de l’État à hauteur de 32,4 milliards de F CFA. Parmi les sociétés concernées par cette opération figurent plusieurs établissements bancaires, comme la Banque internationale pour l’Afrique de l’Ouest Côte d’Ivoire (BIAO-CI), à laquelle l’État doit céder ses 200 000 actions, soit 10 % du capital. La BIAO a connu un développement important au cours de ces dernières années, et, en septembre 2013, les ressources de cette banque atteignaient 433,77 milliards de F CFA. Dans la Société ivoirienne de banque (SIB), filiale locale du marocain Attijariwafa Bank, l’État se délestera de 490 000 actions, soit 49 % du capital.

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D’autres établissements financiers à majorité publique, comme Versus Bank et la Banque pour le financement de l’agriculture (BFA), en font également partie. Dans le secteur agro-industriel, l’État ivoirien se désengagera des 23 % de Sucrivoire (Sifca) qu’il possède, soit 563 500 actions, ainsi que de plusieurs autres entreprises, comme IPS (Groupe Aga Khan).

Gestion approximative

« Le gouvernement n’agit pas ainsi pour brader le patrimoine public. Pendant plus de dix ans, la plupart de ces entreprises ont eu une gestion approximative, faisant peser sur le gouvernement des charges plus importantes en termes de subventions », confie Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement. Au sein des entreprises concernées, on s’inquiète des conséquences d’une privatisation sur la pérennité des emplois.

Les syndicats se préparent à défendre leurs intérêts, espérant éviter les énormes vagues de licenciements qui avaient suivi la privatisation de la décennie 1990. Le gouvernement, de son côté, a tenté de rassurer les salariés, promettant le maintien des emplois. Pour cela, il prévoit de procéder au cas par cas. « Tout sera fait selon le schéma prévu. Il consiste pour les repreneurs à accorder des actions aux investisseurs privés ivoiriens et au personnel à travers la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Le principe de base est de faire participer les nationaux aux privatisations », explique Cissé, qui supervise l’ensemble de cette opération, de concert avec le comité de privatisation désormais réactivé.

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