CAN – Maroc : Nayef Aguerd, pépite de l’Académie Mohammed VI
En 8e de finale de la CAN face au Malawi, les Lions de l’Atlas pourront compter sur leur jeune défenseur de 25 ans. Un pur produit de la formation marocaine actuellement convoité par plusieurs clubs anglais…
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Académie Mohammed VI, le FUS Rabat, Dijon, Rennes, les Lions de l’Atlas et peut-être bientôt l’Angleterre… « Nayef Aguerd construit patiemment et intelligemment sa carrière. Il fait bien les choses », se réjouit Nasser Larguet, aujourd’hui directeur du centre de formation de l’Olympique de Marseille, qui l’a formé à Salé. Transféré à Rennes en août 2020 pour 5 millions d’euros et désormais ciblé par plusieurs clubs anglais, ce joueur marocain de 25 ans, qui dispute pour la première fois une phase finale de la CAN avec les Lions de l’Atlas, va affronter le Malawi en 8e de finale.
Du FUS Rabat à la France
Fils et neveu d’anciens joueurs professionnels, Nayef Aguerd perpétue une tradition familiale bien ancrée. Larguet l’avait remarqué lors d’un tournoi de jeunes à Rabat et avait proposé au footballeur et à son entourage de l’intégrer à l’Académie Mohammed VI. « Le football était une chose, mais Nayef, qui aimait l’école, voulait également suivre une scolarité normale, raconte son formateur. Il a commencé milieu de terrain mais il a compris qu’il aurait plus de chances de percer dans le haut niveau en étant défenseur. » Quelques années plus tard, le futur international obtient un bac scientifique avec mention bien, avant de signer un premier contrat professionnel au FUS Rabat en 2014, un club réputé pour sa stabilité, où l’entraîneur Walid Regragui lui accorde sa pleine confiance.
Ses performances vont crescendo et ses qualités humaines sont unanimement appréciées
En août 2016, Hervé Renard, l’ancien sélectionneur des Lions de l’Atlas (2016-2019), l’appelle pour la première fois en sélection pour un match amical en Albanie (0-0). « Je l’avais observé à plusieurs reprises. Il était certes jeune, mais dégageait une certaine maturité, raconte-t-il. C’est un garçon intelligent, cultivé, qui avait envie d’apprendre et de progresser mais sans aller trop vite. Il y avait beaucoup de concurrence dans l’équipe et c’est pour cela que je ne l’avais pas emmené en Russie pour la Coupe du Monde 2018. »
Cette absence lors du grand raout planétaire en Russie avait précédé de quelques semaines un bouleversement majeur dans la carrière du joueur : son envol en juin 2018 vers l’Europe, où il semble s’être installé pour longtemps, lors de son transfert à Dijon (Ligue 1). Le club français, qui n’a pas les moyens d’acheter un joueur expérimenté, tente le pari Aguerd, sans se douter de la rapidité avec laquelle il va s’adapter à son nouveau cadre de vie.
Posé et intelligent
« Je pensais qu’il aurait besoin de six mois pour s’adapter à la façon de vivre en France et au niveau de la Ligue 1. C’est allé beaucoup plus vite que prévu », confirme l’ancien entraîneur dijonnais Olivier Dall’Oglio, désormais à Montpellier. Les performances de ce pur produit de la formation marocaine vont crescendo, et ses qualités humaines sont unanimement appréciées. « C’est vraiment quelqu’un de posé, intelligent, agréable à vivre au quotidien. Cette mentalité ne peut que le servir dans son métier, car il sait ce qu’il veut, mais sans se précipiter », affirme Olivier Dall’Oglio. « Il a un bel avenir devant lui, tant en sélection qu’en club. Car il est régulier. Ce n’est pas le meilleur défenseur du monde, mais il commet peu de fautes et il s’améliore », renchérit Hervé Renard.
Nasser Larguet se souvient néanmoins lui avoir déjà fait la leçon, du temps de l’Académie Mohammed VI : « Comme il est milieu de terrain de formation et que c’est un joueur technique, il lui est arrivé de faire preuve d’une certaine suffisance sur le terrain. Nous lui avions dit que s’il persistait, nous ne le conserverions pas. Je peux vous assurer qu’il a vite compris le message. » Avec un coach aussi exigeant et rigoureux que Vahid Halilhodzic – le sélectionneur des Lions de l’Atlas en a fait un de ses titulaires habituels –, les risques de voir Aguerd reproduire une telle attitude à la CAN sont (très) faibles…
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