Michel Roussin ne regrette rien

Publié le 5 janvier 2004 Lecture : 1 minute.

Nommé ministre de la Coopération en 1993, Michel Roussin a été convaincu très tôt de l’urgence de la dévaluation du franc CFA, et il a pris son bâton de pèlerin pour aller convaincre les plus récalcitrants. Pendant près de six mois, il a ainsi multiplié les rencontres avec les principaux dirigeants de la zone, notamment les deux farouches opposants à toute dévaluation : le Gabonais Omar Bongo et le Sénégalais Abdou Diouf. Parallèlement à ces contacts – que certains n’ont pas hésité à qualifier de pressions… -, il a aussi mobilisé ses équipes pour travailler sur « l’après ». « Nous savions que le choc pour les populations allait être très violent, reconnaît-il aujourd’hui. Il fallait absolument compléter cette mesure technique par un programme d’accompagnement afin que les plus défavorisés ne le soient pas encore un peu plus. Non seulement la France a tenu toutes ses promesses financières, mais elle a veillé à ce que le FMI et la Banque mondiale fassent de même. » S’il se dit « fier d’avoir été l’un des architectes de cette dévaluation », une mesure quasi unique dans l’histoire monétaire mondiale, car elle concernait 14 pays simultanément, il reconnaît que « ce sont les Africains qui ont porté l’essentiel du fardeau ». Mais soutient que ce passage obligé « a permis aux économies de la zone de redémarrer car, en 1993, tout était à l’arrêt ».

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