Coup de torchon à Seattle

Publié le 5 janvier 2004 Lecture : 1 minute.

Au début de décembre 2003, Boeing a perdu, à une semaine d’intervalle, son directeur financier Michael Sears et son PDG Phil Condit. Les soupçons du Pentagone – qui avait interrompu une négociation de 18 milliards de dollars après avoir eu vent de rumeurs d’espionnage industriel – ont été fatals au géant de Seattle. La société de Phil Condit avait effectivement réussi à se procurer frauduleusement les détails de l’offre concurrente d’Airbus sur les ravitailleurs dont l’administration américaine se portait acquéreuse. C’est Darleen Druyun, une responsable des achats du Pentagone, à qui avait été confié le contrat sur les ravitailleurs, qui a vendu la mèche… alors même qu’elle négociait son embauche avec Boeing.
Personne aujourd’hui ne semble vraiment regretter Phil Condit, cet ancien ingénieur entré au service de Boeing en 1965, et consacré PDG en 1997. En six ans de règne, ce sexagénaire au visage rondouillard n’en est pas à son premier scandale et présente un bilan plutôt mitigé. La « famille » Boeing, forte de 78 000 employés, qui n’a cessé de collectionner les succès, n’était certainement pas prête à supporter ces revers. En 1990, le constructeur américain pouvait se targuer de fournir 62 % des appareils commerciaux, alors que son principal rival, américain lui aussi, McDonnell Douglas, occupait 23 % du marché mondial, contre 15 % à peine pour Airbus. Treize ans plus tard, la tendance s’est inversée : Airbus domine le ciel international, et ce malgré le rachat par Boeing de McDonnell Douglas, en 1997. Désormais, l’avionneur américain joue la carte du « Dreamliner » (le nom donné à son nouvel appareil, le 7E7) pour faire de nouveau rêver le monde et reconquérir son leadership.

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