Chéri Samba : le retour
Son nom complet est Samba wa Mbimba N’Zingo Nuni Masi Ndo Mbasi. Chéri Samba, le plus célèbre des peintres de la République démocratique du Congo, est de retour à Paris pour une exposition à la Fondation Cartier, du 24 janvier au 2 mai 2004.
Avec ses descriptions très réalistes de la vie quotidienne à Kinshasa dans lesquelles il incruste des textes à la calligraphie soignée, on reconnaît tout de suite sa patte. Son talent a résisté à l’épreuve du temps puisqu’il a ouvert son atelier sur l’avenue Kasavubu, dans le quartier de Nguri-Nguri, en plein coeur de la capitale congolaise, en octobre 1975.
Samba s’est très vite fait connaître dans la sous-région, notamment en décorant des hôtels et des cimetières… En 1979, il participe à sa première exposition hors du continent, à Berlin. Mais c’est grâce à l’imposante manifestation consacrée aux « Magiciens de la Terre », à Paris, en 1989, qu’il atteint la notoriété internationale.
Observateur minutieux d’une société dans laquelle il est totalement immergé, Chéri Samba puise ses sujets dans son environnement immédiat. Les problèmes de santé et d’hygiène, la lutte contre le sida, les affres de la vie conjugale, la prostitution sont parmi ses thèmes de prédilection. Ses personnages sont campés dans des attitudes d’une très grande expressivité, souvent porteurs d’un message moralisateur (la fidélité conjugale, la propreté, l’honnêteté…). Ainsi construits, ses tableaux ressemblent à des affiches pour des campagnes de sensibilisation. Sauf que le discours n’est pas toujours très limpide, et, comme le sexe est omniprésent, on retient surtout les plantureuses Kinoises dénudées…
L’exposition organisée à Paris donne à voir trente-cinq tableaux réalisés depuis 1990, dans lesquels l’artiste, comme il aime à le faire, se met lui-même en scène. Les oeuvres proviennent de la collection Pigozzi de Genève. Un catalogue présentant une centaine de reproductions en couleurs et coédité par Actes Sud accompagne l’événement.
« J’aime Chéri Samba », Fondation Cartier pour l’art contemporain (261, bd Raspail, 75014 Paris), du 24 janvier au 2 mai 2004. Pour en savoir plus :
www.fondation.cartier.com
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