Ce que Nixon avait projeté
Publié le 5 janvier 2004 Lecture : 1 minute.
Le gouvernement américain aurait sérieusement envisagé de recourir à la force pour prendre le contrôle des puits de pétrole du Moyen-Orient lors du « choc pétrolier » de 1973. C’est ce que révèlent des archives britanniques déclassifiées le 1er janvier 2004. D’après ces documents, le président américain Richard Nixon était prêt à envoyer des troupes en Arabie saoudite, au Koweït et à Abou Dhabi pour s’emparer de l’or noir et assurer ainsi l’approvisionnement des États-Unis. L’usage de la force ne devait néanmoins intervenir qu’en dernier recours. C’est le secrétaire à la Défense James Schlesinger qui avait averti lord Cromer, ambassadeur britannique à Washington, de ce scénario prévu en cas de prolongation de l’embargo de l’OPEP. Les services secrets britanniques avaient pris cette menace de conflit suffisamment au sérieux pour rédiger, le 12 décembre 1973, un mémorandum informant le Premier ministre Edward Heath d’un risque de guerre. Ce mémorandum fait partie des centaines de documents qui viennent d’être rendus publics par les Archives nationales britanniques. Cromer y rapporte les propos de Schlesinger, qui explique que « le gouvernement américain n’acceptera pas de céder à la pression de pays sous-développés ». Les Britanniques auraient mis leur allié en garde contre les différends risquant de surgir entre les États-Unis et l’Europe en cas de prise de contrôle des puits par les forces américaines. La levée de l’embargo en mars 1974 a permis d’éviter la réalisation de ce scénario catastrophe. Autre révélation contenue dans ces archives : la colère de Heath en apprenant que Nixon ne l’avait pas averti qu’il plaçait les États-Unis en état d’alerte nucléaire maximum. Cette alerte avait suivi les déclarations de Leonid Brejnev menaçant d’envoyer les troupes soviétiques au Moyen-Orient suite à l’avancée des troupes israéliennes en Égypte.
