Sarko, Ségo et les juifs
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Alors que dans son discours d’investiture par le Parti socialiste pour la présidentielle de 2007, elle n’avait pas dit un mot sur les questions internationales, Ségolène Royal a entamé le 30 novembre une tournée au Moyen-Orient. Au programme : Liban, Israël et Palestine. « Elle commence par le plus dur », a noté Julien Dray, l’un de ses conseillers. On ne saurait mieux dire. L’étape israélienne, en particulier, est semée d’embûches.
Le Haaretz du 28 novembre a publié un article dont le titre (« Ségolène n’est pas venue ») sonne comme un reproche. Ou une sentence. Arrogance ou inconscience, invitée au mois de juillet par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), la candidate socialiste n’a pas donné suite. Relancée cinq mois plus tard, elle n’a pas encore trouvé le temps. Or la rencontre avec le Crif, estime le Haaretz, est un « événement à ne pas manquer ». Pas seulement à cause du vote juif, mais aussi « de l’influence qu’exerce la communauté juive qui dépasse son importance numérique » (1 % de la population). Bien entendu, tout le monde répond à l’appel : « présidents, Premiers ministres, ministres, intellectuels ou leaders spirituels viennent régulièrement exposer devant le Crif leurs vues sur Israël, le conflit du Moyen-Orient et la communauté juive ». L’attitude de Ségolène est « sans précédent », note-t-on du côté de l’ambassade israélienne à Paris. Circonstance aggravante : elle n’avait jusqu’ici jamais mis les pieds en Israël. Et François Hollande, son compagnon et Premier secrétaire du PS, pas davantage.
Nicolas Sarkozy, le candidat de la droite, entretient avec Israël et le Crif des relations bien plus chaleureuses. Selon l’un de ses collègues du gouvernement, il apparaît comme le « candidat naturel des électeurs juifs ». Pour des raisons précises que souligne le Haaretz : « Il a des racines juives, il est considéré comme un ami d’Israël et il est le seul homme politique à se montrer sensible en permanence aux inquiétudes de la communauté juive. » Au mois d’avril, lors de son passage aux « petits déjeuners du Crif » en présence de 250 invités, il a dit tout ce que son auditoire souhaitait entendre : qu’il n’est pas question de négocier avec le Hamas et qu’il faut recourir « à tous les moyens » contre l’Iran. Conclusion d’un médecin cité par le correspondant du Haaretz : « Il mérite sincèrement le vote juif. »
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