Remember Siradiou Diallo

Publié le 4 décembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Siradiou Diallo s’est éteint le 14 mars 2004 à l’âge de 67 ans et repose au Mausolée des fondateurs et érudits de Labé, sa ville natale, à côté de l’almamy Alpha Yaya. L’association qui porte le nom du défunt, qui collabora près d’un quart de siècle durant à Jeune Afrique, est née à la mi-novembre, à l’initiative de sa veuve Assiatou Bah Diallo, de ses enfants et de quelques amis de la famille. Après avoir caressé le projet d’un Prix de journalisme, ces derniers ont fini par décider de lancer « Remember Siradiou Diallo » (RSD), une structure moins réductrice qui, à leurs yeux, traduit mieux la personnalité du disparu. Il ne s’agit pas de célébrer une icône, mais de mettre en exergue les idées que Siradiou, comme l’appelaient ses compatriotes, a toujours défendues.
C’est un club de réflexion dont la composition n’est pas encore définitivement arrêtée qui en aura la charge. Au centre de la démarche : « le combat que Siradiou n’a cessé de mener pour la dignité de l’Afrique », comme en ont témoigné les hommages – pas seulement des propos de circonstance – qui ont marqué sa disparition. Tout le monde a pleuré alors l’homme de cur qui s’est toujours efforcé d’écouter les autres. L’opposant modéré, chef de file de l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR), qui se refusait à diaboliser l’adversaire, dans la vie comme dans la lutte politique. Ainsi, en 1984, à la mort de Sékou Touré auquel il a dû de partir en exil dès 1962 a-t-il profité de son premier séjour en Guinée depuis plus de vingt ans pour aller présenter ses condoléances à la famille du défunt président.

Sa veuve, sa confidente, son amie, qui partagea sa vie pendant trente-six ans, n’en est que plus décidée à lancer le prix Siradiou-Diallo pour le « fair-play politique », une qualité dont le manque est si souvent source de conflits de tous ordres sur le continent. La distinction sera décernée chaque année à partir de mars 2008, à l’occasion du quatrième anniversaire de la mort de l’ancien journaliste et ex-député, qui siégea à l’Assemblée nationale guinéenne ainsi qu’au Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Et, à terme, une fondation dont le projet est en gestation viendra couronner le tout. Il s’agit pour Assiatou Bah Diallo d’immortaliser « la conception de la paix, de la liberté et de la démocratie » de son regretté journaliste de mari qui fréquenta dans l’intimité tant de chefs d’État, ministres, opposants et autres dépositaires du pouvoir qu’il avait fini par devenir l’un des leurs. Sans nécessairement leur ressembler.

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