Rabah Madjer

Ancienne star du football algérien

Publié le 4 décembre 2006 Lecture : 3 minutes.

A l’instar d’un Michel Platini ou d’un Zico, Rabah Madjer fut, dans les années 1980, une vedette planétaire. Ce qu’aucun sportif algérien n’avait été avant lui. Ni ne sera après. Footballeur d’exception, il a collectionné les titres (parmi lesquels trois championnats nationaux, une Coupe d’Europe des clubs et une Coupe d’Afrique des nations), participé à deux Coupes du monde (en 1982 et 1986), accumulé les sélections en équipe d’Algérie (80) et les distinctions (Ballon d’or africain en 1987, meilleur footballeur arabe du siècle en 2004). Mais il a surtout donné à son pays, si frustré de gloire sportive, le goût de la victoire.
On a tendance à l’oublier en ces temps de disette, mais c’est grâce aux Rabah Madjer – à l’époque tout jeune sociétaire du Nasr Athlétique de Hussein Dey (NAHD) -, Ali Fergani, Lakhdar Belloumi et autres Salah Assad que le foot algérien a, en 1980, entamé la plus glorieuse décennie de son histoire.

Ailier inspiré, il s’est, à la faveur de deux Coupes du monde, employé à promouvoir ce jeu « à l’algérienne » dont les premiers ambassadeurs itinérants furent ses aînés de la mythique équipe du FLN. Lui qui était loin de posséder un physique de déménageur avait trouvé d’autres recettes pour perforer les défenses les plus hermétiques.
« L’art et la Madjer » titre, le 28 mai 1987, le quotidien L’Équipe après le succès de son club, le FC Porto, en finale de la Coupe d’Europe. La veille, sur la pelouse du stade du Prater à Vienne, l’Algérien a été l’incontestable artisan de la victoire portugaise sur le Bayern de Munich (2-1). Finisseur, il marque d’une talonnade un but d’anthologie (depuis, ce geste technique est devenu un nom commun : on dit « une madjer »). Créateur, il déborde et réalise un changement d’aile si précis que son coéquipier, le Brésilien Juary, n’a plus qu’à reprendre la balle au vol pour l’expédier au fond des filets
Pour « Mustapha », comme le surnomment ses amis, c’est une douce revanche. Son passage en France – au Racing Club de Paris, en 1984-1985 – ne s’était pas vraiment bien passé. Il fut même proprement éjecté pour « insuffisance de performances », avant d’être prêté au FC Porto.
Pas rancunier, le Bayern tente alors de s’assurer ses services pour environ 14 millions de FF. Porto s’y oppose et le « loue » au club espagnol du FC Valence, avant que le prestigieux Inter de Milan ne renchérisse à 56 millions de FF. En juin 1988, le contrat est à peine signé qu’il est résilié, la visite médicale d’embauche ayant conclu à une « défaillance anatomique à la jambe gauche ». À 30 ans, Mustapha reprend du service à Porto, où il termine sa carrière de joueur, en 1991.
De retour en Algérie, il est d’abord l’assistant de l’entraîneur national, Abdelhamid Kermali, avant de lui succéder en 1993. Mais l’expérience tourne court. En 1994, Madjer repart pour Porto, où il s’occupe des jeunes de son ancien club. En 1998, il s’envole pour Doha et prend en charge le club d’El-Wakrah. Champion du Qatar en 1999, il passe, l’année suivante, chez les rivaux d’El-Sod.

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En 2001, l’Algérie le rappelle. Le 21 octobre, au Stade de France, il conduit la sélection nationale opposée aux Bleus de Zinedine Zidane (défaite : 1-4). Au mois de janvier suivant, il est au Mali pour la Coupe d’Afrique des nations, où ses troupes ne s’illustrent guère. En mai, il est licencié par Mohamed Raouraoua, le président de la fédération algérienne. Pour délit d’opinion. Il saisit les tribunaux et obtient, en novembre 2004, une indemnité de 97 000 dollars. Installé à Doha, il est recruté comme consultant par la chaîne Al Jazira Sport. En décembre 2005, Madjer est nommé entraîneur du club Al-Rayyan en remplacement du Français Luis Fernandez. Quatre mois plus tard, à peine, il est limogé, et Al Jazira le récupère à temps plein.

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