Les patrons sont-ils hijabophobes ?

Publié le 4 décembre 2006 Lecture : 1 minute.

Depuis la rentrée, des employés de la compagnie Royal Air Maroc proches du mouvement islamiste Al Adl Wal Ihsane, relayés par le Conseil marocain des droits de l’homme, accusent la direction de faire pression sur les femmes voilées pour qu’elles renoncent au hijab. La RAM ne le conteste pas, mais plaide qu’il s’agit d’une mesure de sécurité après la découverte fortuite dans l’enceinte de l’entreprise d’un CD au message explicitement extrémiste.
L’affaire est loin d’être un cas isolé. Il est vrai que la législation est sur ce point extrêmement floue. Si le libre exercice de la religion est garanti par la Constitution, une entreprise privée (comme le défunt quotidien Maroc Soir) peut parfaitement imposer l’interdiction du voile dans son règlement intérieur sans être le moins du monde inquiétée. Les sociétés misant sur une image ou un projet modernistes (médias, banques, boîtes de com, etc.) sont évidemment les plus intransigeantes. Pourtant, si un patron privé a tout loisir de licencier une employée ou de refuser une embauche pour ce motif, il s’abstiendra en général de l’invoquer ouvertement. Dans le public, la situation est différente. « L’État n’interdira jamais le voile dans les administrations, estime le politologue Mohamed Darif. L’épouse du Commandeur des croyants a beau ne pas être voilée, toutes les morchidate [prédicatrices] récemment promues par le ministère des Affaires islamiques le sont. La laïcité est ici inconcevable. »

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