La chance de la Tunisie

Publié le 4 décembre 2006 Lecture : 2 minutes.

La Tunisie a été, tout au long de sa longue histoire, un creuset dans lequel se sont croisées des races multiples, ont cohabité des langues diverses et de nombreuses religions. Le résultat de ces mélanges de peuples, de cette alliance des cultures, c’est une société tant urbaine que rurale – orientée vers le dialogue et la recherche du consensus. Cas singulier dans la région, la femme a toujours occupé en Tunisie une place centrale au sein de la famille et joué un rôle actif dans la société. Cette singularité a fait que la femme y a été souvent un vecteur de civilisation. C’est ainsi qu’elle a contribué à forger un islam spécifique : un islam évolutif, équilibré, ouvert au progrès.
Aussi peut-on dire que la femme a toujours été, dans ce pays, un pivot de la société et qu’elle y a puissamment façonné les murs. L’essor de la Tunisie moderne est dû au combat de son fondateur. Immédiatement après l’indépendance, Bourguiba s’est attelé à l’émancipation de la femme. Il savait que ce serait une bataille difficile et longue. Les forces de réaction, à l’intérieur, étaient bien ancrées dans l’imaginaire et l’affectivité du peuple. Dans les autres pays, arabes ou musulmans, on était loin de partager les opinions bourguibiennes sur l’organisation de la société en général, ou sur le rôle que la femme devait y jouer en particulier. Mais le Combattant suprême eut le courage de prendre les décisions qu’il estimait nécessaires. Certes, la femme avait lutté pour sa dignité. Mais Bourguiba lui a donné, d’un coup, tous les droits qu’elle revendiquait. Pour la communauté arabe, il fut un précurseur. Pour le monde musulman, il fut un exemple, en évitant les excès d’Atatürk et en faisant accepter des réformes audacieuses par la seule méthode pédagogique, par la seule persuasion. Dans une région souvent tourmentée, la chance de la Tunisie fut que le successeur, Ben Ali, s’est révélé lui-même un grand bâtisseur, un homme d’action, convaincu que le consensus doit être le socle de toute politique sociale et économique.
Sans insulter le passé, il a amplifié les acquis, remodelé certaines aspérités de l’héritage bourguibien. Il a donné une puissante impulsion aux actions de progrès et de développement – tout en veillant à maintenir la cohésion de la société. Le président Ben Ali a non seulement maintenu tous les acquis de la femme, mais il les a enrichis et améliorés, en les liant à des mécanismes juridiques qui les protègent. Car il a inscrit la promotion sociale dans un projet global de développement qui doit permettre à la Tunisie de rejoindre, dans quelques décennies – c’est son pari – le niveau de vie des sociétés européennes de la Méditerranée.

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