En panne d’organes

Publié le 4 décembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Près de 12 000 personnes en France ont eu besoin d’une greffe en 2005, et 186 patients sont décédés faute d’un greffon, indiquait l’Agence de la biomédecine à l’occasion de la Journée du don d’organes. La liste d’attente ne cesse de s’allonger : 6 770 patients y figuraient fin 2004, 6 978 fin 2005. Selon l’organe concerné, le délai peut atteindre plusieurs années. La situation est comparable en Grande-Bretagne, où environ 6 000 personnes ont besoin d’une greffe, et où moins de 2 000 par an peuvent en bénéficier. Aux États-Unis, le délai d’attente pour un rein est de cinq ans, au lieu d’un an dans les années 1980.
Conséquence : un trafic d’organes à l’échelle mondiale. En Afrique du Sud, par exemple, va s’ouvrir bientôt le procès d’un Israélien, Ilan Perry, accusé d’avoir organisé la livraison d’une centaine de reins à un hôpital de Durban. Arrêté en Allemagne, Perry devrait être extradé sous peu. Il faisait venir à Durban des Brésiliens pauvres à qui l’on prélevait un rein, immédiatement réutilisé. Ils avaient été alléchés le plus souvent par de fausses promesses sur le montant de l’achat et sur les soins dont ils bénéficieraient après l’opération. D’autres patients qui font le déplacement en Afrique ou en Asie pour l’achat d’un rein peuvent, en revanche, se retrouver avec un organe malade ou incompatible.
Le pays où la greffe d’organes est le mieux organisée est l’Iran. Il existe à Téhéran, rue Vali-Asr, un hôpital spécialisé dans ce type de transactions. Une ONG, l’Association des malades du rein, est responsable de toutes les greffes de rein légales. Elle affirme que les dons rémunérés sont l’exception, grâce à l’appui des autorités religieuses qui encouragent les dons volontaires. Elle peut aussi proposer gratuitement les organes prélevés sur les 27 000 morts que font chaque année en Iran les accidents de la route. Mais il n’est pas impossible de croiser près de l’hôpital de la rue Vali-Asr des jeunes gens qui cherchent à vendre un de leurs reins pour 3 000 ou 4 000 dollars, comme d’autres proposent des billets aux abords d’un stade, quelques minutes avant le coup d’envoi d’un match très couru.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires