De quoi mourrons-nous en 2030 ?

Publié le 4 décembre 2006 Lecture : 2 minutes.

En 2030, le tabac pourrait provoquer chaque année 8,3 millions de décès à travers le monde, contre 5,4 millions aujourd’hui. Dès 2015, il devrait faire davantage victimes que le sida et être à l’origine de 10 % de l’ensemble des décès. Certes, le tabagisme est appelé à régresser de près de 10 % dans les pays riches, mais il devrait doubler dans les régions à bas et moyens revenus, l’Afrique en premier lieu.
Telle est l’une des principales conclusions d’une étude prospective conduite par deux experts de l’Organisation mondiale de la santé, Colin D. Mathers et Dejan Loncar, et publiée le 28 novembre sur le site de la revue américaine PloS (Public Library of Science). Pour dresser un tableau de la morbidité dans vingt-cinq ans, ces chercheurs ont établi plusieurs scénarios suivant le degré de développement économique et social que pourraient atteindre certaines parties du monde. Ainsi, au rythme de progression actuel, la pandémie de sida devrait tuer 117 millions de personnes d’ici à 2030. Toutefois, si les nouveaux cas de contamination étaient en diminution et si l’accès aux antirétroviraux était amélioré, l’hécatombe pourrait ne pas dépasser 89 millions de décès. Mais même dans ce scénario optimiste, le nombre annuel des décès liés au sida passerait de 2,8 millions en 2002 à 6,5 millions en 2030.
Dans tous les cas, l’amélioration de la situation sanitaire fera chuter la mortalité infantile et périnatale dans les pays en développement. L’espérance de vie augmentera partout, en particulier en Asie méridionale et en Afrique subsaharienne. Mais elle atteindra difficilement 55 ans dans cette dernière région (moins de 50 ans aujourd’hui), alors que celle des pays à hauts revenus s’élèvera à 85 ans pour les femmes et 79,7 ans pour les hommes.
Bien entendu, le vieillissement de la population modifiera sensiblement la morbidité. Le poids de la mortalité due aux maladies infectieuses diminuera au profit – si l’on peut dire – des maladies non transmissibles, qui pourraient représenter quelque 70 % des causes de décès (environ 60 % aujourd’hui). Plus de 11,5 millions de personnes mourront du cancer (7,1 millions en 2002) et 23,3 millions d’affections cardio-vasculaires (environ 17 millions aujourd’hui).
Autre évolution majeure, les ravages grandissants des accidents de la route dans les pays en développement. Ces derniers pourraient même devenir le troisième facteur invalidant dans le monde, après le sida et les troubles dépressifs, mais devant les maladies cardiaques. Alors, un conseil : évitez de fumer en conduisant !

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