Mali, Burkina : comment les opérateurs télécoms font-ils face à la menace sécuritaire ?

Dans un contexte de grande instabilité politique et d’intensification des attaques de groupes djihadistes dans la bande du Sahel, les opérateurs doivent redoubler d’attention pour garantir la sécurité de leurs collaborateurs et protéger leurs infrastructures.

Affrontement entre des soldats maliens et des groupes djihadistes à Gao, en mars 2013. © ETIENNE LAURENT/DAPD/SIPA

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Publié le 2 février 2022 Lecture : 5 minutes.

Confronté à la menace terroriste et à une instabilité politique exacerbée, le Sahel est surveillé de près par les directions de la sécurité des opérateurs de télécommunications dont les infrastructures sont régulièrement ciblées par des groupes armés.

Ainsi, le 25 janvier, en fin de journée, l’antenne Orange de Barapireli (centre du Mali, près de la frontières burkinabè) a été dynamitée par un groupe d’individus armés et à moto, coupant tout accès téléphonique et internet aux habitants. L’événement est loin d’être un cas isolé dans le pays où depuis 2018, Orange, Moov (filiale de Maroc Telecom) et Sotelma font régulièrement les frais d’attaques similaires dans le  nord et au centre du pays.

Des destructions à 2,7 millions d’euros

Selon nos informations, ces trois dernières années, les raids destructeurs contre les installations (des tours télécoms la plupart du temps) ont coûté plus de 1,8 milliard de F CFA (soit plus de 2,7 millions d’euros) aux trois principaux opérateurs du pays. « Chaque jour que Dieu fait, au minimum deux sites sont visés », affirme à Jeune Afrique, une source malienne bien renseignée.

Couper les communications permet aux groupes djihadistes de perpétrer des raids meurtriers en toute discrétion, cela a aussi pour conséquence de paralyser l’économie et la capacité des populations à contacter leurs proches et de recevoir ou de transférer de l’argent. « Face à des gens armés de kalachnikovs, on ne peut envoyer personne pour effectuer des réparations, il y a donc des zones où l’on ne parvient pas à assurer nos services », regrette le dirigeant d’un opérateur de la région.

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