Social : avis de gros temps

Publié le 4 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

La prochaine rencontre, les 7 et 8 octobre, entre Ahmed Ouyahia, le chef du gouvernement, et Abdelmadjid Sidi Saïd, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), promet d’être houleuse. Sur deux dossiers importants, celui du statut de la fonction publique et celui des revendications salariales (augmentation de 50 % du salaire minimum garanti), les experts des deux parties n’arrivent pas à se mettre d’accord. En outre, rejetant véhémentement l’accusation selon laquelle il chercherait à retarder la mise en oeuvre des réformes économiques, le patron de la centrale suggère aux autorités de rechercher les « forces négatives » ailleurs que chez les syndicalistes.
Et ce n’est pas tout ! En dépit des démentis répétés du gouvernement, l’UGTA soutient mordicus que celui-ci se prépare à licencier 500 000 fonctionnaires par le biais d’une réforme de l’administration. Mais le différend le plus grave concerne le projet de code des hydrocarbures mis au point par Chakib Khelil, le ministre de l’Énergie et des Mines. L’objectif de l’opération est de transformer le groupe pétrolier Sonatrach en société par actions, dotée d’un capital et d’un conseil d’administration. Bref, d’en faire une entreprise comme les autres. La fédération UGTA des pétroliers y est farouchement hostile, convaincue qu’il s’agit d’une manoeuvre en vue de la privatisation de Sonatrach. Élaboré en 2002 à la demande du président Bouteflika, le projet n’a finalement pas été soumis au Parlement l’année suivante. Le chef de l’État a-t-il reculé devant la campagne lancée par la centrale sur le thème de la « braderie du patrimoine du peuple » ? Sans doute, dans la mesure où il était, à l’époque, en pleine campagne pour sa réélection.
Forte de cette victoire, l’UGTA avait décidé de soutenir Bouteflika pour la présidentielle du 8 avril, bien que le programme du candidat fasse clairement mention de sa volonté de réformer la législation sur les hydrocarbures. Aujourd’hui, Khelil assure que le projet figure à nouveau sur l’agenda du gouvernement. Les talents de diplomate d’Ouyahia ne seront pas de trop pour éviter un nouveau bras de fer entre les partenaires sociaux.

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