Moscou ratifie Kyoto
Sept ans après sa signature sous les auspices des Nations unies, la convention internationale de lutte contre la pollution atmosphérique, baptisée protocole de Kyoto, va enfin entrer en vigueur. L’administration Bush s’y était opposée en 2001, affirmant que le texte était trop favorable aux pays en développement et qu’il mettrait à mal l’économie des États-Unis. Vladimir Poutine a débloqué la situation en annonçant, le 30 septembre, que son pays rejoignait les rangs des signataires. Il ne reste plus qu’à obtenir l’aval de la Douma, la Chambre basse du Parlement, qui approuve la plupart des lois soutenues par le président. Le protocole de Kyoto s’appliquera quatre-vingt-dix jours plus tard à l’échelon mondial, donc durant le premier semestre 2005.
Pour entrer en vigueur, Kyoto devait être ratifié par cinquante-cinq pays, responsables de 55 % des émissions de gaz carbonique (CO2) en 1990. Les États-Unis l’ayant rejeté, le seuil minimal ne pouvait être atteint qu’avec la Russie.
Élaboré en 1997, l’accord vise à réduire de 5,2 %, d’ici à 2012, les émissions dans l’atmosphère de six gaz à effet de serre, dont le CO2, jugés responsables du réchauffement de la planète. Le protocole fixe des engagements chiffrés de réduction à chaque pays et autorise les signataires à s’entendre avec des pays en développement pour leur acheter des « droits de polluer » ou échanger avec eux des droits d’émission.
Kyoto est le second accord international de ce type. Il succède au protocole de Montréal, entré en vigueur en 1990, qui engageait les signataires à réduire l’utilisation des fluides de type chlorofluorocarbones (CFC), notamment dans les réfrigérateurs et les atomiseurs. Les CFC sont responsables de la diminution de la couche stratosphérique d’ozone qui protège contre les effets nocifs des rayonnements ultraviolets. Les résultats obtenus sont spectaculaires. Entre 1986 et 2000, l’utilisation des CFC est passée de 1,1 million de tonnes par an à 100 000 tonnes et devrait être nulle en 2010, conformément aux objectifs de Montréal. Sans les États-Unis, qui émettent aujourd’hui le quart du CO2 de la planète et qui ont augmenté leurs émissions de 13 % depuis 1992, le protocole de Kyoto risque de ne pas avoir la même portée.
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