Mamadou Lamine Diallo

Directeur de cabinet adjoint du président de la Commission de l’Union africaine, Alpha Oumar Konaré

Publié le 4 octobre 2004 Lecture : 3 minutes.

Diplômé de l’École polytechnique et de l’École des mines, à Paris, ancien responsable de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), cet ingénieur sénégalais de 45 ans est, depuis le dernier trimestre 2003, le directeur de cabinet adjoint – et l’homme de confiance – du président de la Commission de l’Union africaine, Alpha Oumar Konaré. Il siège, à ce titre, au sein du Comité international d’organisation de la conférence des intellectuels d’Afrique et de la diaspora qui doit se tenir du 7 au 9 octobre à Dakar.

Jeune Afrique/l’intelligent : Pourquoi une rencontre des intellectuels ?
Mamadou Lamine Diallo : Au départ, c’était une idée du président Abdoulaye Wade, qui a été saluée et adoptée par les autres chefs d’État. Il s’agit de réunir des intellectuels d’Afrique et de la diaspora afin d’élaborer une réflexion stratégique sur notre avenir commun. Les intellectuels ont un rôle clé à jouer dans l’intégration et la renaissance de notre continent. Il ne faut pas oublier qu’ils ont été le fer de lance du combat contre la colonisation et pour l’émancipation de l’Afrique.
J.A.I. : Selon quels critères avez-vous choisi les participants ?
M.L.D. : Les critères ont été retenus par le Comité international lors d’une réunion qui s’est tenue en mai dernier à Dakar. Nous avons décidé de prendre en compte la production intellectuelle des personnalités invitées, leurs régions et pays de provenance, etc.
Bien entendu, nous ne sommes pas en mesure d’inviter tout le monde. Il s’agit d’une première édition, qu’il nous appartiendra de corriger au fil des années. Les conclusions de la rencontre de Dakar feront, par la suite, l’objet d’un débat plus large au niveau régional et dans chacun des pays.
J.A.I. : Qui, donc, avez-vous invité ?
M.L.D. : Des écrivains, des philosophes, des cinéastes, des sociologues, des mathématiciens, des chercheurs, des artistes, mais aussi des hommes politiques.
J.A.I. : Et les opposants et autres intellectuels qui ne sont pas en cour ?
M.L.D. : Nous avons fait en sorte que toutes les sensibilités politiques et philosophiques soient représentées à la réunion. Et, croyez-moi, il n’y a pas eu d’objections de la part des chefs d’État.
J.A.I. : Quels sont les invités de la diaspora ?
M.L.D. : Ils sont nombreux. On attend d’Europe, des Amériques et d’Asie près de 150 intellectuels et activistes sur un total de 500 invités. Pour ne citer que quelques noms, il y aura Do Nascimento, Sheila Walker, la Prix Nobel de littérature Toni Morrison, mais aussi des artistes de renom tels que Stevie Wonder, Rita Marley et Harry Belafonte.
J.A.I. : Les Prix Nobel ont-ils confirmé leur participation ?
M.L.D. : Les onze Prix Nobel d’Afrique et de la diaspora ont été invités. Certains ont déjà confirmé leur venue, nous attendons la réponse des autres. Mais tout indique qu’une majorité d’entre eux seront à Dakar.
J.A.I. : Comment comptez-vous financer la conférence ?
M.L.D. : Les contributions émanent des États membres de l’Union africaine, d’institutions internationales comme l’Organisation internationale de la Francophonie, mais aussi, c’est une première, d’entreprises africaines.
J.A.I. : Qu’attendez-vous de telles assises ?
M.L.D. : Nous espérons qu’à la fin des travaux il y aura une nouvelle dynamique pour l’intégration africaine. Mais aussi que seront mis en place des relais plus efficaces en faveur du développement de notre continent, de la revitalisation de sa pensée. Bref, c’est une tribune supplémentaire pour l’intelligentsia. Si le forum est institutionnalisé, le travail de suivi et de coordination sera assuré par un secrétariat permanent.

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