Libéralisation en circuit fermé

Les deux réseaux GSM libyens appartiennent à l’État.

Publié le 4 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

Libyana : tel est le nom du second réseau libyen de téléphonie mobile. Les responsables de la Jamahiriya attendent de la mise en concurrence de deux opérateurs une baisse des tarifs et une augmentation du nombre des abonnés. Ils se fondent sur l’expérience de nombreux pays, notamment africains, où le développement des télécoms a contribué à la modernisation des circuits administratifs et commerciaux. Il n’est pas exclu que la Libye parvienne au même résultat, mais force est de reconnaître que son approche du problème est pour le moins inédite. Car l’entrée en lice du concurrent d’Al Madar, le réseau GSM de la société publique Libye Télécom, a été annoncée par Mohamed Kadhafi, fils du Guide de la Jamahiriya et… patron de cette même Libye Télécom. Bref, les deux compagnies appartenant à l’État, il est peu probable qu’elles s’engagent dans une guerre des prix dont le consommateur serait le grand bénéficiaire.
Certes, avec un prix d’accès au réseau de 91 dinars (63 euros), Libyana est très nettement moins chère qu’Al Madar (1 000 dinars, soit quatre fois environ le salaire mensuel d’un ouvrier), mais ce n’est qu’une apparence : le nouvel opérateur exige en effet un dépôt de garantie de 600 dinars dont le montant sera déduit des factures ultérieures. En toute occurrence, les prix pratiqués en Libye restent beaucoup plus élevés que dans les autres pays de la région. Le premier prix d’une ligne Tunisiana est par exemple de 40 dinars (26 euros).
Mohamed Kadhafi balaie ces objections d’un revers de main. Selon lui, les tarifs baisseront à mesure que le nombre des abonnés grandira. Autre avantage : les éventuels profits n’iront pas dans la poche d’une multinationale étrangère. Ne manquant ni de moyens ni d’ambition, il a annoncé que la capacité du réseau d’Al Madar serait portée à 3 millions d’abonnés d’ici à la fin de 2005. Le groupe chinois ZTE a décroché un premier contrat de 40 millions de dollars (33 millions d’euros) pour la fourniture de 600 000 lignes. Quant à Libyana, l’installation de son réseau a été confiée au français Alcatel et au finlandais Nokia, qui se partageront 242 millions de dollars et devront installer 2,5 millions de lignes à travers le pays.

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