De la RDC à Dubaï, quelles sont les nouvelles routes de l’or africain ?
Alain Goetz, un important négociant d’or belge, vient d’être sanctionné par les États-Unis pour exportation illégale d’or finançant des groupes armés congolais. Une affaire qui illustre l’importance du trafic du précieux métal en Afrique centrale. Décryptage en infographies.
Publié le 3 février 2022 Lecture : 4 minutes.
À Kampala ou Kinshasa, seuls les initiés connaissent son nom. Alain Goetz y est pourtant un homme influent. Il vient néanmoins de voir quelques obstacles se dresser sur la route de son business. Lui et une dizaine de sociétés de son réseau, notamment l’African Gold Refinery (AGR) en Ouganda ont été sanctionnés par les États-Unis, a annoncé Washington ce jeudi 17 mars.*
Le Belge est accusé « d’exportations illégales d’or » finançant des groupes armés dans la région. « Alain Goetz et son réseau ont contribué au conflit armé en recevant l’or congolais sans mettre en question son origine », a affirmé le sous-secrétaire au Trésor américain Brian Nelson dans un autre communiqué.
Ces sanctions viennent renforcer les suspicions qui entouraient Alain Goetz. L’homme apparaissait en 2017, aux côté du président ougandais Yoweri Museveni – qui vient d’abolir la taxe des redevances sur l’or – pour inaugurer en grande pompe à Entebbe l’African Gold Refinery (AGR), capable de traiter 219 tonnes de minerai par an. Également actionnaire d’une raffinerie à Aldango, au Rwanda, et détenant une société basée à Dubaï, la PGR Gold Trading, il a depuis a quitté la direction d’AGR. La raison ? Une condamnation pour blanchiment d’argent en Belgique. Il doit également faire face à des accusations d’évasion fiscale au Rwanda.
Pour juguler la contrebande, Kigali a signé un accord avec Kinshasa en juin 2021 afin d’assurer une meilleure traçabilité du commerce du métal jaune. Suivi, par Kampala qui un mois plus tard a annoncé la remise en place d’une taxe sur l’or transformé et non transformé… avant de faire machine arrière devant la gronde des négociants.