Isselmou Tajedine et Yves Delafon

Cofondateurs de la Banque pour le commerce et l’industrie en Mauritanie

Publié le 4 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

Ils se sont rencontrés à la Foire internationale de Dakar, il y a vingt ans. De ce hasard, qui, comme l’on sait, fait parfois bien les choses, sont nés une solide amitié et un partenariat qui dépasse aujourd’hui le cadre franco-mauritanien pour s’étendre à d’autres pays du Sahel.
La cinquantaine bien avancée, ils ont associé leurs talents dans le négoce international et l’investissement à risque. Isselmou Tajedine est originaire du Tidjikja, dans l’est de la Mauritanie. Il aime les oasis et le désert, le lait de chamelle et les dattes. C’est un homme du terroir, qui a hérité de son père le goût du commerce, de la modestie et de l’ouverture sur l’extérieur, bien au-delà du clan familial et/ou tribal. Mais c’est aussi un self-made man, à l’instar d’Yves Delafon, son partenaire français, natif, lui, de la région d’Aix-en-Provence, dans le sud-est de la France, royaume de l’aïoli et de la bouillabaisse.
Le Bédouin et le Méditerranéen ont donc trouvé un improbable terrain d’entente : leur intérêt commun pour les affaires, mais aussi pour l’échange d’idées et de compétences. Ils travaillent dans une sorte de symbiose, comme ils nous l’ont expliqué lors de leur passage à Jeune Afrique/l’intelligent, un journal qu’ils lisent régulièrement et dont ils suivent l’évolution depuis les années 1970.
Ensemble, ils ont d’abord investi dans l’import-export, puis, à partir de 1999, sur les marchés financiers. En l’espace de cinq ans, la Banque pour le commerce et l’industrie, l’établissement qu’ils ont fondé conjointement, a multiplié son capital social par quatre. Son chiffre d’affaires augmente de 20 %, en moyenne, par an, preuve du dynamisme de l’économie mauritanienne, alors même que le pays n’a pas encore intégré le club des exportateurs de pétrole (ce sera chose faite en novembre 2005). Indiscutablement, la politique d’ouverture lancée par le président Maaouiya Ould Taya (suppression des visas de sortie, libéralisation de l’économie, entrée des femmes dans le monde du travail, etc.) porte ses fruits.
Spécialisé dans l’accompagnement des entreprises et l’intelligence économique, Yves Delafon a trouvé en Isselmou Tajedine le partenaire idéal. Alors que les entrepreneurs mauritaniens s’aventurent rarement hors du commerce de détail et du profit à court terme, ce dernier n’hésite pas à prendre des risques dans de nouveaux secteurs. Après l’assurance, les travaux publics et les forages hydrauliques, les deux hommes ont pris pied dans l’exploration pétrolière. Non dans la zone la plus prometteuse, au large des côtes mauritaniennes, mais dans le désert du Taoudeni, dans l’est du pays, où aucune découverte n’a encore été faite. Une question de flair. Ou de chance. De ce point de vue, le nom qu’ils ont donné à leur entreprise est, à lui seul, tout un programme : Baraka Mauritanian Ventures !

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