Coup dur pour el-Qaïda
La bonne nouvelle est tombée quelques heures après le départ du président pakistanais Pervez Musharraf de New York, où il a participé à l’Assemblée générale des Nations unies et reçu les chaleureuses félicitations de George W. Bush pour l’efficacité de sa contribution dans la guerre mondiale contre le terrorisme. La bonne nouvelle ? L’élimination, le 27 septembre, à Nawabshah, à 270 kilomètres au nord de Karachi, d’un haut cadre d’el-Qaïda, Amjad Hussein Farouqi. Fils de réfugié du Pendjab indien, ce djihadiste de 32 ans était, depuis plusieurs mois, considéré comme l’ennemi public numéro un. Sa neutralisation était une priorité absolue pour l’Inter Service Intelligence (ISI, services secrets pakistanais).
Responsable du rapt, le 23 janvier 2002, à Karachi, puis de la décapitation filmée, le 22 février suivant, du journaliste américain Daniel Pearl, Amjad Hussein Farouqi était également le commanditaire des deux tentatives d’assassinat contre le président Musharraf, en décembre 2003, et d’une série d’attaques terroristes contre des Occidentaux au Pakistan.
Localisé par l’ISI grâce à son téléphone cellulaire, Amjad Hussein Farouqi a été abattu à l’issue d’un échange de tirs qui aura duré deux heures. Trois de ses complices ont été arrêtés et du matériel de télécommunication a été saisi. C’est un sérieux revers pour la hiérarchie d’el-Qaïda, dont Farouqi était un contact permanent. Il aurait été le principal interlocuteur du Libyen Abou Faraj Farj, successeur de Mohamed Atef, alias Abou Hafs el-Masri, chef militaire d’el-Qaïda, tué dans un bombardement américain en novembre 2001, à Kaboul.
À l’annonce de la disparition du terroriste le plus recherché du Pakistan, le porte-parole de l’armée américaine à Baghram, en Afghanistan, a affirmé à la chaîne qatarie Al-Jazira que les forces coalisées sont convaincues qu’Oussama Ben Laden et son second, Aymen al-Zawahiri, se trouvent en territoire pakistanais.
Démenti du gouvernement d’Islamabad, qui a la certitude que les chefs d’el-Qaïda se cacheraient dans la partie afghane du Waziristan, avec quelque cent cinquante combattants arabes, tchétchènes et talibans. Info ou intox ? Toujours est-il que la mort de Farouqi et surtout l’arrestation de ses trois compagnons sont un rude coup pour Ben Laden et Zawahiri, obligés désormais de changer de repaire s’ils veulent éviter d’être localisés. Leur arrestation serait le cadeau électoral rêvé pour George W. Bush à quelques semaines du scrutin du 2 novembre. Le bon Monsieur Musharraf est tout à fait capable d’un tel geste.
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