Vos lettres ou courriels sélectionnés

Chefs d’État phallocrates
– J’ai vu la photo de famille du dernier sommet de l’Union africaine que vous avez publiée en page 20 du n° 2374 du 9 juillet 2006. Cette seule photo souligne avec éloquence le comportement machiste de nos présidents : cherchez où se trouve Ellen Johnson-Sirleaf, la présidente du Liberia la première et l’unique présidente d’un État africain. On aperçoit au troisième rang un demi-profil gauche avec un foulard blanc sur la tête ! Évidemment, au premier rang se pavanent toujours les mêmes depuis vingt ou trente ans. Je n’ai pas besoin de les citer. Une dame qui arrive parmi eux pour la première fois, voilà sa place. Ils n’ont même pas le sens de la galanterie ! Bref Je tenais à exprimer mon indignation, et je vous remercie de la faire partager à vos nombreux lecteurs. Longue vie à Jeune Afrique !
Jules Otendey, Pointe-Noire, Congo

Mais que fait l’Union africaine ?
– La guerre entre Israël et le Hezbollah d’une part, et entre Israël et la Palestine d’autre part, nous montre combien notre monde est tout sauf « un monde meilleur ». À maintes reprises déjà, les faiblesses de l’ONU vis-à-vis de l’État hébreu ont étés dénoncées. L’Union européenne, qui devrait constituer un contre-poids à la puissance américaine, comme au temps de l’URSS, n’arrive pas à imposer sa politique extérieure lorsque l’Amérique et Israël sont concernés, parce que trop divisée. En revanche, elle sait l’appliquer vigoureusement et rapidement lorsqu’il s’agit de la pauvre Afrique. L’Afrique, justement : à l’exception de la patrie de Mandela, aucun autre pays n’a levé le petit doigt pour rappeler à l’ordre les belligérants. Pas même le président de l’Union africaine (UA) qui, pourtant, représente notre continent. Que fait donc l’UA ? Et la Ligue arabe ? Face aux défaillances des organisations qui nous représentent, l’Iran ne peut qu’être encouragé à perfectionner son système de défense et de dissuasion.
Serge Tachini Moundanga, Le Cap, Afrique du Sud

La sincérité d’Alpha Oumar Konaré
– « Pour l’Afrique et pour toi Mali / Notre combat sera unité / Pour l’Afrique et toi Mali / Notre combat sera liberté. » Tel est le refrain de l’hymne national du Mali, pays dont est originaire Alpha Oumar Konaré. Ce démocrate convaincu, cet africaniste sincère, a su, à la tête de la Commission de l’Union africaine, donner une voix forte et une image positive de l’Afrique à travers le monde. Avec le courage qu’on lui connaît, il a toujours donné un avis éclairé sur tous les sujets brûlants de l’heure : démocratisation véritable des régimes politiques africains, immigration, lutte contre la pauvreté et pour un développement durable, intégration, etc. Malgré sa bonne volonté, certains de ses pairs, à l’esprit rétrograde, ont cherché à torpiller ses belles actions et à anéantir ses efforts tendant à faire bouger l’Afrique dans le bon sens. Dommage ! Je suis sûr qu’on regrettera Konaré, et qu’un jour viendra où on entendra parler de lui en d’autres circonstances et en d’autres lieux. Bonne chance à lui !
Me Ibrahim Berthe, Bamako, Mali

Désinformation pro-israélienne
– En zappant d’Al-Jazira à I-Télé, on constate la désinformation totale que subissent les Occidentaux. Sur I-Télé, c’est la guerre du Hezbollah contre Israël. C’est une guerre propre dans laquelle l’état hébreu « se défend », à coups de « frappes ciblées », sur des objectifs « appartenant au Hezbollah ». On ne voit jamais les morts libanais, surtout lorsque ce sont des enfants. Tsahal ne peut attaquer des enfants Et pourtant, de la Palestine au Liban, les forces d’occupation israéliennes se sont fait une spécialité des tueries d’enfants sans que les nations occidentales maîtresses du jeu à l’ONU s’en offusquent. Tout un programme de propagande particulièrement efficace dans les pays occidentaux. Faut-il rappeler que l’assassinat des quatre observateurs de l’ONU fut un acte volontaire destiné à faire partir tous les témoins du carnage qui se précisait au Sud-Liban afin qu’Israël puisse continuer son jeu de massacre de civils en violant impunément les lois les plus élémentaires de la guerre.
Nabil Z., Tunisie

ONU : le spectre de la SDN
– Ceci est un point de vue d’un citoyen du monde épris de paix et de justice. En effet, la crise entre Israël et la Palestine ne fait que conforter notre opinion de l’Organisation des Nations unies (ONU), sur son incompétence à garantir la paix dans le monde et à protéger les plus faibles. La non-application de ses résolutions et la crise irakienne ont été les prémices de son incapacité à répondre aux réalités qui assaillent ce monde de plus en plus plongé dans l’anarchie, l’injustice, les guerres, la famine, la précarité, les catastrophes humanitaires
L’ONU ressemble curieusement à la SDN (Société des nations) des années 1930, qui a assisté, impuissante, à la guerre civile en Espagne, à l’invasion de la Pologne, de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne, ce qui a déclenché la Seconde Guerre mondiale. Animée, à sa création, d’intentions nobles, et porteuse d’espoir pour les générations futures, l’ONU est aujourd’hui un simple spectateur des événements.
Dr Moussa. D. Mariko, Bamako, Mali