Ce qui intéresse Bolloré

« En Afrique, je retrouve mes marques, et je sais ce que l’on attend de moi. »

Publié le 4 septembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Je rencontre Vincent Bolloré, à l’occasion d’un petit déjeuner au Plaza Athénée, il me demande si l’Afrique m’intéresse toujours et me propose de le rejoindre. Je n’hésite pas, et quelques semaines plus tard je suis nommé vice-président chargé des activités en Afrique pour son groupe. Je vais retrouver le continent.
– J’en suis à ma sixième année de parcours judiciaire, Vincent !
– Ça n’est pas mon problème. Je ne te demande qu’une chose, c’est de veiller à l’Afrique, d’y aller, de permettre au groupe de demeurer un efficace partenaire économique dans ces pays. Pour le reste, je ne veux rien en connaître.
Lorsque Vincent Bolloré me tient ces propos réconfortants, il ne pense sûrement pas que la pression judiciaire sera telle. Les convocations se succèdent, accompagnées des commentaires de presse. Alain Philibeaux, doyen des juges d’instruction, hérite du dossier.
– Écoute, Michel, me dit Vincent Bolloré, ce qui compte, c’est ta photo dans Le Monde. C’est ce que retiennent les lecteurs. Ne te plains pas ! En plus, c’est une photo en couleurs !
Du 17e étage de la tour Bolloré à Puteaux, on peut admirer Paris, mais on ne peut s’occuper de l’Afrique depuis la France. Il faut être sur le terrain. Ces missions nombreuses et parfois délicates m’éloignent de la capitale. Un bonheur. Heureusement que je suis revenu en Afrique !
Les bateaux, les ports, les champs de coton, la privatisation des chemins de fer, les négociations avec nos partenaires, avec les bailleurs de fonds, les rencontres et palabres avec les autorités politiques locales, les bagarres avec nos concurrents rythment ma vie. Dans le cadre de mes fonctions de président du Medef Afrique, j’ai aussi la responsabilité d’accompagner les entreprises françaises qui souhaitent investir ou, pour certaines d’entre elles, retourner dans ces pays. Les dirigeants que je rencontre ignorent le « mis en examen », ils ne retiennent que le professionnel. Cela me permet de relativiser.
Au milieu des chefs d’entreprise, je me sens bien. Je suis si loin de mon éphémère vie politique… En Afrique, je retrouve mes marques. Je sais ce que l’on attend de moi. Le secteur privé étant l’un des acteurs du développement, il faut tout faire pour que les industriels soient attirés par le continent.

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