L’affaire Tarak Dhiab

Publié le 4 août 2008 Lecture : 2 minutes.

Banale altercation entre un automobiliste récalcitrant et les forces de police ou « subtile » tentative d’intimidation ? Légende vivante du football tunisien qui fut notamment Ballon d’or africain en 1977, Tarak Dhiab a été arrêté au volant de sa voiture dans la matinée du 14 juillet, alors qu’il sortait du parc d’entraînement de l’Espérance sportive de Tunis, l’EST, le plus populaire et le plus titré des clubs tunisiens. Conduit au poste parce que l’assurance de son véhicule n’était pas en règle, il a été relâché en fin de journée, puis reconvoqué le lendemain pour « s’expliquer ».

Le sportif, connu pour son franc-parler, venait de se faire évincer de la vice-présidence de l’EST, moins de trois mois après son intronisation. Son arrivée au coeur du staff des « Sang et Or », voulue par Hamdi Meddeb, riche capitaine d’industrie, patron de Délice-Danone, avait ravi les supporteurs mais provoqué en haut lieu quelques grincements de dents. Le 6 juillet, il avait défrayé la chronique lors de la remise de la coupe de Tunisie, gagnée par son club aux dépens de l’Étoile du Sahel, en refusant ostensiblement de serrer la main du ministre des Sports, Abdallah Kaabi. « Tarak était persuadé que le ministre avait mis un veto à sa nomination, explique un journaliste bien introduit dans les sphères dirigeantes du football tunisien. Le contentieux remonte à quelques mois. Tarak, qui commentait la rencontre sur la chaîne privée Hannibal TV, avait eu des mots très durs pour les autorités après les débordements qui avaient émaillé un match de troisième division entre El-Fahs et Makthar. Kaabi s’était senti personnellement visé. »
Pourtant, cette inimitié récente ne suffit sans doute pas à expliquer complètement la chute de l’idole. Grande gueule et consultant vedette de la chaîne qatarie Al-Jazira, Tarak Dhiab ne compte pas que des amis dans le milieu sportif. Et a eu, dans le passé, plusieurs fois maille à partir avec Slim Chiboub, le gendre du chef de l’État et président de l’Espérance entre 1991 et 2005, qui reste un des hommes forts du football tunisien.
Se contentant de reproduire le communiqué du club annonçant le limogeage de l’ancien numéro 10, mais s’abstenant de tout commentaire, les médias – à l’exception de deux ou trois supports (Al Chaâb, Akhbar al-Joumhouria et Al-Tariq el-Jadid) – ont observé un mutisme assez inhabituel sur l’affaire. « On se croirait revenus dix ans en arrière », soupire notre journaliste sportif.

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