Hortefeux joue les démineurs
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Après l’adoption, le 7 juillet à Cannes, par les vingt-sept pays membres de l’UE du très controversé pacte européen sur l’immigration et l’asile, Brice Hortefeux, le ministre français de l’Immigration et de l’Identité nationale, a jugé prudent de déminer le terrain. Autrement dit, de dissuader les gouvernements africains, qui se sont plus ou moins résignés à la nouvelle politique, de joindre leurs voix au concert de protestations venues d’Amérique du Sud, Venezuela et Bolivie en tête. Le 28 juillet, il a donc invité à son ministère trente-cinq ambassadeurs et représentants de pays d’Afrique subsaharienne pour les convaincre que le fameux pacte n’est « pas dirigé contre l’Afrique ». On sait que celui-ci harmonise l’accès au territoire des pays de l’UE et les régimes d’asile, crée une police européenne des frontières et proscrit les régularisations massives de sans-papiers. Pour Hortefeux, son objectif est d’« en finir avec l’hypocrisie » et de « promouvoir l’honnêteté » dans les relations euro-africaines.
Le pacte ne remet pas en question les accords bilatéraux de « gestion concertée des flux migratoires » déjà conclus par la France avec le Gabon, le Bénin, le Congo, le Sénégal et la Tunisie. Au contraire, chaque pays de l’UE ayant conservé le droit d’organiser l’arrivée et l’installation de travailleurs qualifiés en fonction de ses besoins, il pourrait favoriser l’accélération du processus. Selon le cabinet du ministre, des discussions « avancées » seraient en cours avec le Cap-Vert, le Mali, Maurice et l’Égypte.
Simultanément, un « contact formel » aurait été pris en vue de l’ouverture de discussions avec le Cameroun et la RD Congo. Ce que confirme Jean Buesso, chargé d’affaires de ce dernier pays : « Un projet d’accord a bien été soumis à l’appréciation du ministère des Affaires étrangères, à Kinshasa. » La RD Congo, qui compte l’une des plus nombreuses communautés en France (35 000 personnes en situation régulière), entend négocier un accord « très favorable au codéveloppement ». Selon l’entourage d’Hortefeux, la volonté de coopérer des Africains est telle que certains pays comme la Mauritanie et le Burkina ont spontanément « manifesté leur intérêt ».
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