Guérilla parlementaire

Publié le 4 août 2008 Lecture : 1 minute.

C’est à croire que rien n’entamera la détermination des parlementaires mauritaniens « frondeurs ». Début juillet, ils ont obtenu la démission du gouvernement, après avoir menacé de voter une motion de censure déposée par trente-neuf députés, pour la plupart membres du Pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD), le parti au pouvoir. Une nouvelle équipe a été mise en place le 15 juillet, mais les critiques contre le régime de Sidi Ould Cheikh Abdallahi ont continué : mauvaise gestion, présence dans le gouvernement de symboles de l’ère Ould Taya (et de sa « gabegie »), népotismeÂÂÂÂ
Le 29, le ton est monté d’un cran quand une cinquantaine de députés (majoritairement membres du PNDD) ont demandé la tenue d’une session extraordinaire du Parlement, en vacances depuis la mi-juillet, pour débattre de plusieurs sujets sensibles comme la création d’une commission d’enquête sur la gestion controversée du Programme spécial d’intervention (PSI) lancé au mois d’avril pour tenter d’enrayer la crise alimentaire.
Parallèlement, au Sénat, un petit groupe d’élus réclame la mise en place d’une commission pour enquêter sur le financement de la Fondation Khattou-Mint-Boukhary, du nom de la première dame. Depuis l’élection de son mari, en mars 2007, celle-ci est en effet la cible d’attaques récurrentes visant tantôt ses mÂÂÂÂurs prétendument « légères », tantôt un supposé « trafic d’influence ». Bref, une tentative de déstabilisation du chef de l’État est en cours.
Rentré précipitamment d’un voyage officiel en Espagne, celui-ci a, le 30 juillet, réussi à faire rejeter, pour « non-conformité », la demande de session extraordinaire. Dans une interview à Al-Jazira, il a en outre agité le spectre d’une dissolution de l’Assemblée. Reste à savoir si la menace suffira à calmer les députés.

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