Courrier des lecteurs

Publié le 4 août 2008 Lecture : 3 minutes.

Israël menacé
– Je viens de lire votre article sur une éventuelle frappe israélienne ou israélo-américaine contre l’Iran (J.A. n° 2480). Excellent article. Mais il me semble que vos lecteurs, en tout cas ceux qui ne sont peut-être pas conscients de la portée des déclarations répétées – antisémites et atrocement menaçantes – du président iranien Ahmadinejad à l’encontre d’Israël et de son peuple, gagneraient à obtenir quelques précisions à cet égard. Sinon, ces mêmes lecteurs risqueraient de croire que les Israéliens passent leur temps à se chercher des ennemis à abattre par pur plaisir. Vous n’êtes certainement pas sans savoir qu’en Israël vivent près de 6 millions de juifs qui ont pour mémoire collective trop de menaces d’extermination – malheureusement souvent mises à exécution au cours de l’Histoire. C’est donc d’abord dans ce contexte qu’il faut tout de même placer cette nouvelle crise, si dangereuse pour toute la planète.
Peggy Cidor, journaliste au Jerusalem Post, Jérusalem, Israël

L’éducation selon Charfi
– Quand l’ancien ministre tunisien de l’Éducation, décédé le 6 juin, Mohamed Charfi (voir J.A. n° 2476, pp. 50-51) a décidé la réforme de l’enseignement secondaire, il m’a demandé de lui fournir un rapport sur tout ce qu’il y avait de faux et d’injuste à propos des juifs et des chrétiens dans les manuels tunisiens. Nous avons donc épluché ces derniers avec un groupe de collègues tunisiens, et j’ai rédigé une synthèse. Nos observations portaient sur trois points principaux. D’abord, sur le concept de jâhiliyya, traduit par « obscurantisme ». Nous appuyant sur Akhenaton, Bouddha et Socrate, nous avons soutenu qu’il ne s’agit là que du temps de l’ignorance de l’islam. Ensuite, sur le silence des manuels d’histoire concernant la période chrétienne de la Tunisie, qui court du IIe au VIIe siècle. Cette lacune devait être comblée. Enfin, sur le tahrîf, c’est-à-dire l’altération des livres saints précédant le Coran. Nous avons montré, grâce à Ibn Khaldoun et Mohamed Abduh, qu’il ne s’agissait en fait que d’une erreur d’interprétation de quelques versets. Et il a été tenu compte de tous ces points dans les nouveaux manuels.
Jean Fontaine, Père blanc, Tunis, Tunisie

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Quand la CPI jugera les Bush
– En réaction au « Ce que je crois » de Béchir Ben Yahmed (J.A. n° 2473), je dis : oui, et mille fois oui ! Les criminels de guerre et contre l’humanité du continent doivent être traduits en justice et condamnés. Mais pas en Europe, et pas par des Blancs. Les Européens et les Blancs sont à l’origine des malheurs des Noirs depuis des siècles Avec, malheureusement, la complicité de l’Église catholique et de petites âmes indigènes. « Monsieur le Blanc », dont le spectre des atrocités plane toujours, n’a pas de leçon de morale à nous donner en matière de droits de l’homme. Après des décennies d’indépendance, les Africains ont suffisamment de juridictions et de juges qualifiés pour faire justice eux-mêmes : c’est une question de fierté et d’honneur. Le jour où la CPI jugera en chair et en os Bush (père et fils) pour leurs crimes en Irak, ou Olmert pour ses crimes au Liban et en Palestine, je crierai haut et fort qu’elle est la diva assoluta de la « justice internationale et universelle ».
Hachim Maléké, étudiant malien, Tunis, Tunisie

C’est Ségolène qu’il nous faut
– « Les socialistes ne préparent pas l’avenir », avait lâché début 2002 le recordman des campagnes électorales, le redoutable Jacques Chirac.
Effectivement, le candidat socialiste à la prochaine élection présidentielle qui sera désigné en 2010, selon le bureau politique, aura trois ans de retard pour s’imprégner de son programme, tandis que Nicolas Sarkozy, chef omnipotent de la droite, augmentera son capital sympathie.
Seule Ségolène Royal comprend que c’est maintenant qu’il faut commencer à poser discrètement les fondations de notre projet alternatif.
Dans un livre, François Mitterrand avait recommandé que, pour devenir président de la République, il était important d’être déjà président de « quelque chose », comme Jacques Chirac (du RPR), Nicolas Sarkozy (de l’UMP) ou même François Bayrou (du MoDem).
Faire du social autrement, telle sera la philosophie du prochain programme socialiste.
Et c’est donc Ségolène, avec son expérience, sa position stratégique, ses voyages, son esprit exceptionnel de rassemblement et d’ouverture, qui sera en mesure de proposer un projet d’envergure, en tenant compte des aspirations de tous les partis politiques de gauche, de centre, de droite et même des pays étrangers. Bref, un programme sur mesure pour la France.
Paul Nibasenge N’Kodia, Paris, France

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