Trahi par son odeur
Comment identifier un criminel à l’aide de sa signature olfactive.
Publié le 4 août 2003 Lecture : 1 minute.
Gare aux odeurs ! Les criminels peuvent désormais être pris au piège par leurs empreintes olfactives. Après avoir été mise au point au début des années 1990 en Europe de l’Est, notamment en Hongrie où elle fait désormais office de preuve tangible devant les tribunaux, une nouvelle technique scientifique d’identification, connue sous le nom d’odorologie, est expérimentée depuis peu en France.
Cette méthode vise à détecter, au moyen de bandes de coton, la signature olfactive déposée par un malfaiteur sur les lieux du crime. Après incubation sous des feuilles d’aluminium, elles sont placées sous scellés dans un bocal stérile et sont stockées au siège de la Police technique et scientifique, à Ecully, près de Lyon. Ainsi conservée, l’odeur imprégnée dans le tissu, dont la durée de vie est de dix ans, permettra de définir la « signature olfactive » du présumé coupable. Si un suspect est arrêté, il devra alors tenir pendant dix à quinze minutes de nouvelles bandes de coton. Des chiens bien entraînés pourront alors associer deux empreintes olfactives identiques. Résultat : l’identité du malfaiteur, trahie par son odeur, est révélée.
En France, cette technique a été expérimentée sur le terrain début 2003, avec succès. Des techniciens ont recueilli les odeurs laissées sur les sièges d’un véhicule impliqué dans une affaire criminelle. Une fois les suspects arrêtés, les empreintes olfactives se sont révélées concluantes pour l’un d’eux. « Des aveux ont confirmé les soupçons », se félicite le responsable de la police scientifique.
Cependant, si « l’odorologie » commence à être prise au sérieux en France, elle n’a pas valeur de preuve. « Mais c’est un élément parmi d’autres, et cela nous aide », explique un policier français. Il faudra pourtant attendre quelques années encore avant que la justice française n’adopte formellement cette nouvelle technique d’enquête.
