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Publié le 4 août 2003 Lecture : 4 minutes.

RDC : le temps du sursaut
Une lueur d’espoir est-elle permise après la mise en place des institutions de transition en RDC ? Sans être fataliste ni jeter l’anathème sur l’ensemble de la classe politique congolaise, nous sommes en droit de nous poser des questions quant aux perspectives de paix réelle qu’offrirait cette alchimie institutionnelle, à savoir un président de la République flanqué de quatre vice-présidents dans un pays détruit par tant d’années de guerre civile aux multiples implications internationales. Nous osons espérer que cette période charnière de l’histoire de la République du Congo sera l’occasion pour ceux qui sont maintenant aux commandes d’être saisis par un sursaut patriotique.

Sujet de dissertation
L’affirmation du leader libyen Mouammar Kadhafi à propos du sida : « le virus du sida est un virus paisible, si vous restez propre, il n’y a pas de problèmes » pourrait être un bon sujet de dissertation pour les lycéens en Afrique. Cela pourrait aider dans la prévention de cette terrible maladie. La prévention est beaucoup moins coûteuse que le traitement. Je lance un appel à tous les ministres de l’Éducation du continent dans ce sens.
NDLR : Le leader lybien ne dit pas ce qu’il entend par « rester propre ».

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Atout féminin
C’est avec un plaisir renouvelé que je parcours chaque semaine votre « Ce que je crois ». Cette partie de notre grand journal garde la même verve, la même pertinence vis-à-vis des événements que connaît actuellement le monde. Dans J.A.I. n° 2218, il était question d’une certaine infériorité de la gent féminine dans le domaine professionnel. Vos calculs, qui me semblent très logiques, ont pourtant oublié un point important, à mon avis : à qualités intellectuelles égales, une femme manager a plus de chance d’avoir de meilleurs résultats au sein d’une entreprise qu’un homme. Car elle a un atout indéniable : l’instinct maternel qui, de temps en temps, prend le pas sur la logique et l’objectivité. Et nous devons reconnaître qu’assez souvent, cela lui donne plutôt raison dans ses décisions.

J’y suis, j’y reste
Aujourd’hui, on parle beaucoup du Nepad (Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique), mais nous constatons que certains chefs d’État africains ne semblent pas comprendre ce qu’implique un tel concept. En Namibie, au Togo et tout dernièrement au Gabon, la Constitution a été tour à tour remodelée, au grand dam des populations, pour permettre aux dirigeants de pérenniser leur pouvoir. Dans de telles conditions, comment voulez-vous que l’Afrique puisse jouir d’une bonne image auprès des investisseurs étrangers quand on sait que la démocratie est un facteur important de leur jugement ?
Il est toutefois réjouissant de penser que d’anciens chefs d’État comme Nelson Mandela (Afrique du Sud), Daniel arap Moi (Kenya) et Ketumile Masire (Botswana) ont eu le courage de céder le pouvoir.

L’exemple d’Abou Dhabi
Dans l’éditorial de J.A.I. n° 2217, B.B.Y. donne en exemple la gestion des revenus pétroliers par la Norvège. Il précise que ce cas est unique et que les tentatives des autres pays pétroliers, le Koweït par exemple, ont échoué. Je voudrais corriger un point à ce sujet. Le plus important organisme d’investissement des revenus du pétrole existant à ce jour est le Abu Dhabi Investment Authority (Adia), aux Émirats arabes unis, qui gère plus de 200 milliards de dollars. Adia investit sur toutes les places financières (sauf Israël) en actions, obligations, capital-risque, projets, immobilier, produits dérivés.
Cet organisme, pour lequel j’ai travaillé pendant plusieurs années, est le cas le plus ancien et l’un des investisseurs institutionnels les plus importants et les plus respectés au monde.
Il est dommage que cette expérience réussie dans un pays arabe n’ait pas été citée dans l’article de B.B.Y.
Réponse :
Vous avez raison d’attirer notre attention sur le cas d’Abou Dhabi (Émirats arabes unis) qui a mis en place en 1976 l’organisme que vous citez (Adia) pour épargner et faire fructifier les revenus pétroliers sur les places financières à l’étranger. Vous avez raison d’attirer notre attention sur le cas d’Abou Dhabi (Émirats arabes unis) qui a mis en place en 1976 l’organisme que vous citez (Adia) pour épargner et faire fructifier les revenus pétroliers sur les places financières à l’étranger. L’expérience de cet émirat est effectivement considérée comme une réussite dans la région du Golfe. Dont acte.

Zimbabwe : qualification surprise
Dans J.A.I. n° 2218 (page 69), le Secrétaire d’État américain Colin Powell donne son opinion sur le Zimbabwe : « un homme courageux m’a récemment rendu visite pour me dire à quel point la vie dans son pays était devenue insupportable ». « Combien de Zimbabwéens devront perdre leur emploi, leur maison ou même leur vie avant que la mauvaise – et violente – gestion de Mugabe ne prenne fin, s’interroge Powell. Dans ce contexte, comment comprendre ou expliquer la récente qualification de l’équipe nationale de football pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2004) en Tunisie ? Bravo au football zimbabwéen

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Difficile réconciliation
J’ai des inquiétudes par rapport au processus de réconciliation que tente de réussir le Premier ministre Seydou Diarra dans mon pays, la Côte d’Ivoire. Ce qu’on voit ressemble étrangement à ce à quoi on a assisté lors du Forum pour réconciliation nationale en octobre 2001. Tout le monde parle et personne n’écoute, tout le monde accuse et personne ne se remet en question, personne ne demande pardon, et on jette de la poudre aux yeux de l’opinion internationale pour faire croire que tout va bien. Le minimum selon moi, c’est de laisser au moins les gens exprimer leur douleur ou leur rancoeur, les écouter et après leur demander pardon pour les torts qui leur ont été causés sciemment ou inconsciemment. Il faut faire preuve d’humilité en pensant au pays qui a déjà trop souffert.

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