Cameroun : l’armée peut-elle jouer un rôle dans l’après-Biya ?

« Cameroun : les scénarios de la succession » (3/4). Que se passerait-il si, dans un an, Paul Biya n’était plus président ? Cette armée, dont une faction a manqué de le renverser en 1984, qu’il surveille avec attention et dont il nomme les chefs, pourrait-elle intervenir au prétexte d’assurer l’ordre et la continuité ?

Le contre-amiral Joseph Fouda, aide de camp de Paul Biya © Montage JA

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 2 février 2022 Lecture : 8 minutes.

Issu du dossier

Cameroun : les scénarios de la succession de Paul Biya

Le 13 février, Paul Biya fêtera pour la quarantième fois son anniversaire au sommet de l’État. Mais que se passerait-il si, dans six mois, dans un an, il n’était plus en capacité de gouverner ?

Sommaire

Pendant plus de deux décennies, il a résisté aux intrigues et querelles intestines qui minent l’entourage présidentiel. Il a évité les chausse-trappe et esquivé les coups bas. Le contre-amiral Joseph Fouda, aide de camp de Paul Biya, est l’un des collaborateurs les plus anciens et les plus proches du chef de l’État. Un lien unique qui s’est forgé dans les coulisses du pouvoir et qui fait de lui l’un des militaires les plus influents du Cameroun, quand bien même il ne dirige aucune unité.

Fouda, dans l’ombre de Biya

Quel est le secret de la longévité de ce taiseux, originaire du Centre ? Un dévouement quasi religieux au chef de l’État, c’est certain. Une exceptionnelle discrétion, cela va sans dire. Mais aussi – et cela ne gâche rien – une vie monacale, loin des mondanités de la capitale. Paul Biya, qui sait pouvoir compter sur sa fidélité, lui a octroyé il a quelques années le titre de conseiller spécial. Autrement dit, il a consenti à déroger pour cet homme qui le suit comme son ombre au sacro-saint principe de la cloison étanche entre carrières militaire et politiques. Aujourd’hui encore, à Etoudi, Joseph Fouda compte parmi les rares à avoir accès tant au bureau présidentiel qu’à la résidence du « patron », la fameuse Annexe C.

Si l’armée peut se targuer de disposer d’un homme au cœur du pouvoir, c’est bien parce que cet officier de marine à l’uniforme immaculé est aux premières loges de la conduite du pays. C’est par lui que passent les courriers confidentiels échappant au circuit officiel. Les notes de renseignement aussi. Rien de ce qui se trame à Yaoundé ne lui échappe.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

Dans le même dossier

[Série] Cameroun : les scénarios de l’après-Biya

Cameroun : après Biya, la guerre des clans aura-t-elle lieu ?

Cameroun : après Paul Biya, un dauphin surprise à la tête du pays ?