CAN – Demi-finale Sénégal-Burkina : entre Ismaïla Sarr et Hervé Koffi, un duel prometteur

C’est le « match dans le match » de cette première demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations. Le brillant gardien burkinabè Hervé Koffi va devoir être à la hauteur de sa réputation pour contrer l’attaquant sénégalais Ismaïla Sarr, auteur d’une entrée fracassante contre la Guinée équatoriale.

L’attaquant sénégalais Ismaila Sarr et le gardien burkinabè Hervé Kouakou Koffi. © Montage JA : CHARLY TRIBALLEAU/AFP ; KENZO TRIBOUILLARD/AFP.

Alexis Billebault

Publié le 2 février 2022 Lecture : 4 minutes.

Vente de maillots de l’équipe de football du Cameroun à Yaoundé, le 5 janvier 2022 © DANIEL BELOUMOU OLOMO/AFP
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Pour la troisième fois en phase finale de la Coupe d’Afrique des nations, les Lions de la Teranga et les Étalons s’affronteront. Mais pour le Sénégal et le Burkina Faso, ce mercredi soir, au stade Ahmadou-Ahidjo, ce match à élimination directe aura un goût de première fois. Car si les deux sélections ont déjà atteint la finale – en 2002 et 2019 pour les Sénégalais, en 2013 pour les Burkinabè –, elles présentent encore un palmarès vierge.

Les joueurs d’Aliou Cissé partent toutefois avec un avantage : ils sont considérés comme les favoris objectifs de cette confrontation ouest-africaine, et pas seulement parce qu’ils sont vice-champions d’Afrique en titre.

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Sarr, trente minutes et un but

Le Sénégal possède un des plus beaux effectifs du continent et plus particulièrement un secteur offensif où cohabitent Sadio Mané, Famara Diédhiou, Keita Baldé et Ismaïla Sarr. Ce dernier (23 ans) a inscrit dimanche en quart de finale face à la Guinée équatoriale (3-1) le troisième but de son équipe (78e), son dixième en 41 sélections, alors qu’il avait remplacé Boulaye Dia vingt minutes plus tôt.

Handicapé par une blessure aux ligaments d’un genou lors d’un match de championnat face à Manchester United en novembre, l’attaquant du Watford FC n’avait pas encore joué depuis le début de la compétition, à cause Jusqu’au dernier moment, le club de Premier League menaçait de ne pas libérer le joueur, se réfugiant derrière le protocole de guérison. Après intervention de la Fédération sénégalaise de football (FSF), prête à saisir la FIFA, Sarr avait pu finalement s’envoler pour le Cameroun, Cissé promettant aux Anglais qu’il prendrait le temps nécessaire avant d’utiliser son attaquant.

Le sélectionneur des Lions a tenu parole. Et c’est donc face au Nzalang Nacional qu’il a lui donné du temps de jeu. Alors qu’il prépare cette demi-finale, Cissé se rappelle sans doute que l’attaquant a déjà marqué un but à Hervé Koffi. C’était le 5 septembre 2017 à Ouagadougou, lors des qualifications pour la Coupe du monde. Pour autant, rien n’assure qu’il commencera le match face au Burkina Faso sur le terrain.

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« Sarr est un joueur percutant, rapide, mais revient de blessure. Il ne sera peut-être pas titulaire, je ne pense pas qu’il ait 90 minutes dans les jambes », estime l’international burkinabè Alain Traoré. Le joueur aux 65 sélections souligne en particulier « l’intensité » du jeu burkinabè, qui risque « de pas correspondre à l’état de forme de Sarr », arguant toutefois qu’une fois l’attaquant sur le terrain, « il constituera une menace pour la défense du Burkina Faso, surtout si celle-ci donne des signes de fatigue ». Face à la Guinée équatoriale, Cissé avait aligné une attaque composée de Mané, Diédhiou et Dia.

Koffi, « un des meilleurs gardiens de la CAN »

Pas forcément convaincu par la qualité du jeu sénégalais, Alain Traoré sait que le danger peut venir de partout. « Il y a de grands talents dans cette équipe, mais il est vrai que Sané et Sarr sont redoutables », reconnaît-il. Le meneur de jeu burkinabè reconnaît qu’il est « évident que Koffi aura du travail mercredi soir », mais se rassure avec les performances du gardien depuis le début de la CAN. « Le Burkina Faso peut compter sur un gardien serein, calme et qui a confiance en lui, peut-être parfois un peu trop, ce qui peut lui faire perdre en concentration. »

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Depuis le début de la saison, le gardien de but de 25 ans évolue à Charleroi (Belgique), après avoir joué à l’Asec Mimosas d’Abidjan, à Lille, Belenenses (Portugal) et Mouscron (Belgique). Lors de son passage à l’Asec, Alain Gouaméné, champion d’Afrique en 1992 avec les Éléphants de Côte d’Ivoire l’a beaucoup observé, et suit avec intérêt l’évolution de sa carrière. « Il est arrivé très jeune en sélection, était titulaire lors de la CAN 2017, où son équipe avait terminé à la troisième place. Pour moi, c’est un des meilleurs gardiens de cette CAN 2021 », estime l’ancien gardien international.

Pour faire un bon tournoi, il faut un bon gardien, et le Burkina Faso est armé dans ce domaine

Koffi n’a encaissé que quatre buts depuis le début de la compétition et s’est montré plusieurs fois décisif, notamment lors de la séance de tirs au but face au Gabon en huitième de finale (1-1, 7-6 aux t.a.b.), puis contre la Tunisie en quart (1-0). « Pour faire un bon tournoi, il faut un bon gardien, et le Burkina Faso est armé dans ce domaine. Koffi est méthodique et sobre dans ce qu’il fait. Globalement sûr, il lit bien le jeu et fait preuve d’un excellent jeu au pied. »

Mais le gardien des Étalons n’est évidemment pas infaillible, et outre quelques sautes de concentration, Koffi ne donne pas toujours toutes les garanties nécessaires dans le jeu aérien. « Il n’est pas immense (1,84 m), alors que beaucoup de gardiens culminent à 1,90 m. Les ballons aériens sont un peu son point faible », conclut Gouaméné. Un détail qui n’a sans doute pas échappé à Tony Sylva, l’entraîneur des gardiens du Sénégal.

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