Diarra y croit

En visite à Paris du 28 juillet au 1er août, le Premier ministre ivoirien s’est fait l’avocat des progrès réalisés sur le chemin du retour progressif à la paix depuis son arrivée à la primature.

Publié le 4 août 2003 Lecture : 3 minutes.

Pour sa première visite officielle en France depuis sa nomination au poste de Premier ministre, le 25 janvier dernier, Seydou Elimane Diarra a rencontré, du 28 juillet au 1er août, la plupart de ceux qui comptent à Paris. Le président Jacques Chirac, le chef du gouvernement français Jean-Pierre Raffarin, les ministres des Affaires étrangères Dominique de Villepin, de la Coopération et de la Francophonie Pierre-André Wiltzer, de l’Intérieur Nicolas Sarkozy… Au centre des discussions, bien sûr, l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire, dix mois après la crise qui l’a secouée. Et, surtout, six mois
après la signature des accords de Marcoussis, du nom de cette localité de la région parisienne, qu’il a la charge avec les membres de son équipe d’appliquer dans « la lettre et l’esprit », a insisté Jacques Chirac pour lui témoigner son soutien et ses
encouragements. Même avec le patronat français, cette « feuille de route » pour sortir le pays d’Houphouët de la crise était dans tous les esprits.

Des rencontres en tête à tête qu’il a notamment eues avec Chirac et Villepin, Seydou Diarra n’a rien laissé transpirer. Tout au plus sait-on, comme à New York où il s’était rendu quelques jours plus tôt pour présenter au Conseil de sécurité le bilan de six mois de « gouvernement de réconciliation nationale », qu’il s’est fait l’avocat des progrès réalisés sur le chemin du retour progressif à la paix depuis son arrivée à la primature.
Mais il n’en a pas moins remarqué l’impatience de certains de ses hôtes. Notamment sur la nomination du ministre de la Défense et de celui de la Sécurité. La question, récurrente depuis plusieurs mois déjà, est revenue au cours de ce voyage dans la bouche de nombre de ses interlocuteurs. Aux uns et aux autres, Seydou a laissé entendre que ces deux départements ministériels seraient pourvus au lendemain de son retour à Abidjan. Sans plus de précisions.

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Il est en revanche moins circonspect sur le reste de son programme d’action. Le projet d’amnistie sera sur le bureau de l’Assemblée nationale dès le 4 août. Les autres, dont
l’identification des personnes, l’éligibilité, le foncier rural, le DDR (désarmement,
démobilisation, réinsertion), la communication ce dernier point devait notamment être au
centre de son entretien, le 1er août, avec Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie seront bouclés, au plus tard, à la fin de l’année. Il lui restera alors à faire emprunter aux futurs candidats (il n’en est pas et ne veut pas en être) la ligne droite de l’élection présidentielle d’octobre 2005 si l’échéance est respectée. Et pour lui, il n’y a aucune raison pour qu’elle ne le soit pas.

Mais Seydou Diarra n’en est pas encore là. Sa préoccupation immédiate : redéployer l’administration sur l’ensemble du territoire. L’opération est engagée, le financement pas totalement réuni. Il faut, entre autres, équiper les préfectures de véhicules, les anciens ayant fait les frais de l’insurrection armée du 19 septembre 2002. De fait, l’argent reste le nerf de la guerre. Le pays ne vit aujourd’hui que sur fonds propres. Les bailleurs ne semblent pas trop pressés, qui se contentent de promesses les mêmes qu’au sommet de Kléber sur la crise ivoirienne, à la fin du mois de janvier dernier à
Paris. À Bruxelles, où il s’est rendu du 14 au 17 juillet, il a signé avec ses hôtes de la Commission de l’Union européenne une convention portant sur une enveloppe de 20 milliards de F CFA, mais l’argent n’est pas encore décaissé ce qui n’a pas l’air de le contrarier outre mesure.
Seydou Diarra veut d’abord rassurer les partenaires en les persuadant que la Côte d’Ivoire revient progressivement à une situation normale. C’est le leitmotiv de son discours, celui qu’il a tenu à ses hôtes français. Celui qu’il répète à ses compatriotes.
À commencer par les signataires des accords de Marcoussis, dont le chef de file du Rassemblement des républicains (RDR) Alassane Dramane Ouattara et l’ancien président Henri
Konan Bédié, qu’il a tous deux rencontrés en marge de son séjour parisien.

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