Bientôt sur les écrans !

Publié le 4 août 2003 Lecture : 3 minutes.

La première moitié de l’année 2003, à quelques exceptions près, ne fut pas flamboyante. Ni pour le cinéma d’auteur, ni pour les films « grand public ». Quant à ceux qui envahissent aujourd’hui les salles en Europe, comme ces « blockbusters » américains toujours plus nombreux à tenter de séduire les vacanciers en quête de loisirs, ils n’auront guère modifié cette situation. Même les mieux « formatés » par les grands studios ont été jugés décevants, de Hulk ou Sinbad le Marin à Terminator 3, pour aller du meilleur au pire.

L’avenir s’annonce-t-il meilleur ? En tout cas, nombre de films très attendus seront au rendez-vous. Quentin Tarentino, absent des écrans depuis plusieurs années, va revenir en force avec Kill Bill, qui sortira à Paris le 15 octobre, juste après sa première présentation aux États-Unis. On ne verra sans doute à cette date que la moitié de cette histoire de vengeance, celle d’une ex-tueuse professionnelle qui vient de se réveiller après un coma de plusieurs années consécutif à une tentative de meurtre sur sa personne. Le film est en effet si long que son producteur, Miramax, aurait décidé de le scinder en deux parties de quatre-vingt-dix minutes, la seconde n’étant projetée que début 2004.
Très attendus aussi, et dans des genres très différents, les troisièmes épisodes de Matrix et du Seigneur des anneaux, qui seront respectivement à l’affiche le 5 novembre et le 17 décembre à Paris. Le contenu de Matrix Revolutions, qui succédera à Matrix Reloaded, est supposé être top secret, mais des rumeurs laissent entendre que ce sera le volet le plus sombre de la trilogie des frères Wachowski. On y verra la Terre livrer une bataille terrible contre la Matrice pendant que les machines envahiront Zion… Avec Le Retour du roi, les accros du Seigneur des anneaux vont entrer pour leur part, paraît-il, dans « l’antre du Mal », ce qui n’est guère moins effrayant.
Une bonne partie des films les plus remarqués à Cannes vont également se succéder sur les écrans jusqu’à la fin de l’année. Dès la fin août, on pourra voir À cinq heures de l’après-midi, l’histoire d’une jeune Afghane cherchant à s’émanciper après la chute des talibans tournée par Samira Makhmalbaf à Kaboul et qui a obtenu le prix du Jury du festival. Puis Le Domaine, la superbe saga nostalgique du vieux maître sri lankais Lester James Peries.
En octobre pourraient sortir à Paris, comme dans le royaume, les deux films marocains présentés cette année sur la Croisette (Mille mois, de Faouzi Bensaïdi, et Les Yeux secs, de Narjiss Nejjar). Les amateurs pourront aussi vérifier que Gus Van Sant n’a pas usurpé la récompense suprême que lui a valu Elephant, un compte-rendu clinique et original de la tuerie de Columbine Et que Clint Eastwood sait toujours fabriquer des polars bien ficelés. Même si son Mystic River, avec un Sean Penn en pleine forme, ne surprendra guère les amateurs du genre.

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Parmi les films attendus avec curiosité, citons d’abord, prévu pour la mi-septembre, le plus grand succès du cinéma allemand depuis des lustres, Good Bye Lenin de Wolfgang Becker. L’histoire : une femme tombée dans le coma avant la chute du mur de Berlin se réveille après… sans que ses enfants osent lui dire que son pays n’est plus communiste. Fin septembre, on pourra se demander, en regardant Hero de Zhang Yimou, si son auteur, grisé par le succès de son film à Pékin, n’a pas un peu trop vite comparé son oeuvre à Tigre et Dragon d’Ang Lee. Quant à Alain Resnais, de retour le 3 décembre avec Pas sur la bouche, une comédie musicale inspirée d’une opérette à succès des années 1920, il devrait comme d’habitude enchanter son public.

On peut aussi s’attendre à se distraire intelligemment avec quelques films « légers » d’auteurs souvent plus graves. Le réalisateur israélien Amos Gitaï, qui aime les sujets qui hérissent ses compatriotes, a décidé de passer à la comédie avec Alila, où l’on observera, début octobre, les aléas de la vie privée des habitants d’un immeuble de Tel-Aviv. Les frères Coen, pour leur part, auraient réalisé leur film « le plus drôle et le plus accessible » avec Intolerable Cruelty, qui sortira le 19 novembre, juste avant le « thriller psychologique » de Jane Campion In the Cut (26 novembre).
Si cette sélection, très incomplète, ne vous a pas suffisamment mis l’eau à la bouche, ne vous inquiétez pas pour autant : les films qui vous plairont le plus, comme d’habitude, seront certainement pour une bonne part des découvertes inattendues. Qui, il y a un ou deux ans, aurait parié que les uvres les plus novatrices de 2002 et 2003 seraient souvent
des films coréens ou, plus encore, argentins ?

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