Maroc : protection sociale, le casse-tête du financement

Défi majeur pour le royaume, ce vaste programme social couvre aussi bien l’assurance maladie obligatoire que les allocations familiales et les régimes de retraite. Outre un ingénieux montage financier, il nécessite de profondes réformes. Qui pour l’heure se font attendre.

Une soignante dans un centre de vaccination contre le Covid-19 du district d’Errahma, près de Casablanca, en août 2021. © FADEL SENNA/AFP

Publié le 5 février 2022 Lecture : 5 minutes.

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Maroc : en attendant Akhannouch

Depuis sa nomination, la nouvelle coalition gouvernementale s’est concentrée sur la gestion des crises liées à la pandémie et à la sécheresse. Mais au-delà des plans d’urgence, les Marocains attendent des mesures fortes permettant de renouer avec la croissance et d’engager les profondes réformes annoncées.

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Passer d’un État ultralibéral à un État social, c’est la mission que s’est fixée le gouvernement Akhannouch pour les cinq prochaines années. Le ton de ce que les observateurs décrivent comme un « tournant historique » a été donné par le roi Mohammed VI au cœur de l’été 2020, lors du discours du Trône.

Tout comme les pays du monde entier, le royaume venait de traverser la première tempête de la pandémie de Covid-19. La crise sanitaire, sans précédent, avait révélé l’immense fragilité socio-économique des Marocains (24 millions d’habitants sur 37 millions vivent dans la précarité), ainsi que la nécessité de poser les bases d’un État central et protecteur, vital pour assurer le bon développement d’un pays.

Près de deux tiers des Marocains vivent dans la précarité

Plus concrètement, il s’agit d’une part de rendre l’assurance maladie obligatoire (AMO) universelle pour que 22 millions de personnes supplémentaires en bénéficient d’ici à la fin de l’année 2022, et d’autre part de généraliser les allocations familiales au cours des années 2023 et 2024 afin de « cibler » 7 millions d’enfants en âge d’être scolarisés. La réforme vise également à élargir la base des adhérents aux régimes de retraite pour y inclure 5 millions de personnes qui exercent un emploi et, enfin, d’assurer la généralisation de l’indemnité pour perte d’emploi d’ici à 2025.

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