Wilfried Ebene Minla’a Un Camerounais au G8
Publié le 4 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.
Si on lui laisse l’occasion de choisir son interlocuteur, ce sera George W. Bush. À 17 ans, Wilfried Ebene Minla’a est intimement convaincu que le président américain, plus que les autres chefs d’État et de gouvernement des pays riches, peut donner un nouvel élan à la lutte contre la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie des plus jeunes. Choisi par l’Unicef pour représenter la France lors du premier Forum des enfants du 2 au 9 juillet, qui se déroulera en marge du G8 à Gleneagles, en Écosse, Wilfried rappellera aux grands de ce monde leurs engagements et le retard pris dans la réalisation des Objectifs du millénaire, notamment la réduction de moitié de la pauvreté ainsi que l’éducation pour tous. Après avoir vécu ses quatorze premières années à Douala, l’adolescent s’installe en 2001 avec ses cinq frères et soeurs à Pau-Lons, dans le sud de l’Hexagone. Il s’implique rapidement dans l’association humanitaire de sa mère qui distribue au Cameroun des fournitures scolaires ainsi que des chaises roulantes pour les personnes handicapées, et mène des actions de sensibilisation sur le sida. Comblée par l’engagement de son fils, sa mère le présente alors à l’Unicef… Le début d’une grande aventure. Wilfried part en mission en République démocratique du Congo en avril 2004 pour y rencontrer des enfants-soldats en cours de réinsertion.
Ses tuteurs, qui apprécient son enthousiasme et loue son intelligence, lui propose par la suite de devenir un ambassadeur de l’Unicef. Un rôle qu’il remplit tout au long de l’année en participant à des conférences et à des salons pour promouvoir les campagnes de l’organisation. L’adolescent est conscient de tous les enjeux ainsi que de l’importance des médias pour véhiculer les idées et récolter des financements : « Je suis là pour défendre une cause. » Et, tout juste sorti du bac français, il la vend plutôt bien. Il a « potassé » les fiches préparées par les cadres de l’Unicef qui lui permettent d’étayer ses réponses par quelques chiffres clés et de se sortir d’affaire. Même si, à son âge, on ne maîtrise pas encore tous les enjeux liés au développement des pays du Sud. C’est en tout cas une expérience enrichissante qui lui permet d’aborder, en classe ou avec ses amis, toutes ces questions. Mais persuadé que son discours ne trouve pas toujours une oreille disponible, Wilfried n’a aucune envie d’endosser le costume de « sauveur de la planète ». En attendant d’embrasser la carrière d’ingénieur dont il rêve, il a bien d’autres sujets d’intérêt : le basket, le « foot » et la musique afro (hip-hop, raga, zouk).
