Algérie : 20 ans de prison requis contre l’ex-ministre de l’Énergie Chakib Khelil

En fuite à l’étranger, Chakib Khelil risque une peine de 20 ans de prison pour « abus de fonction » et « conclusion de marchés frauduleux » dans le projet du complexe gazier d’Arzew.

Chakib Khelil, en 2010. © Hans Punz/AP/SIPA

Publié le 2 février 2022 Lecture : 2 minutes.

Le parquet a requis, ce 1er février, 20 ans de prison ferme pour corruption à l’encontre de l’ex-ministre algérien de l’Énergie Chakib Khelil, en poste de 1999 à 2010 sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika et qui se trouve aux États-Unis.

« Le procureur du tribunal de Sidi M’hamed à Alger a requis 20 ans de prison ferme contre Chakib Khelil et 10 ans ferme pour l’ancien patron du géant public des hydrocarbures Sonatrach, Mohamed Meziane, jugé lors du même procès », a indiqué l’APS.

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Les peines de prison requises sont assorties de lourdes amendes avec confiscation de tous les biens de Chakib Khelil, ainsi que ceux de sa famille.

Le parquet a également demandé la confirmation du mandat d’arrêt international lancé en 2019 contre l’ancien ministre de l’Énergie et des Mines, en fuite à l’étranger.

Jugé par contumace

Les deux anciens hauts responsables sont poursuivis avec d’autres co-prévenus pour « corruption dans l’affaire du complexe gazier d’Arzew (Oran, ouest) », « octroi d’indus privilèges », « abus de fonction » et « conclusion de marchés en infraction aux lois et à la réglementation ». L’affaire concerne l’attribution, en 2005, du marché de réalisation du complexe gazier à la société italienne Saipem, qui serait entaché d’irrégularités.

Chakib Khelil est jugé par contumace, alors que Mohamed Meziane purge une peine de prison en Algérie dans le cadre d’une autre affaire. Lors de ce procès, plusieurs entreprises étrangères actives dans le secteur énergétique sont également poursuivies, selon l’APS, qui n’en précise pas les noms.

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L’ex-ministre, 82 ans, a quitté le gouvernement en 2010 après avoir été éclaboussé par des accusations de malversations financières contre le PDG et des hauts cadres de l’époque du groupe Sonatrach, finalement condamnés.

En 2013, la justice algérienne a émis un mandat d’arrêt international contre lui dans le cadre d’une enquête sur le versement de commissions par une filiale du géant italien ENI pour l’obtention de contrats en Algérie, scandale qui a fait l’objet de plusieurs procès en Italie et en Algérie.

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Réfugié aux États-Unis, il était rentré en 2016 en Algérie après l’abandon des poursuites contre lui avant de repartir à l’étranger lorsque la procédure a été relancée. Après la chute de Bouteflika le 2 avril 2019 sous la pression des manifestations du mouvement de protestation Hirak et de l’armée, la justice a lancé une série d’enquêtes sur les affaires auxquelles étaient mêlés les hommes de son entourage.

Avec AFP

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