CAN : à Yaoundé, le stade d’Olembe reprend du service
Les autorités camerounaises se dépêchent d’achever les aménagements exigés par la CAF avant la demi-finale qui doit s’y jouer, ce jeudi 3 février. Le 24 janvier, une bousculade mortelle y a tué huit personnes.
Une effervescence inhabituelle s’est emparée ces derniers jours du lieu-dit « Entrée ministres », une bretelle routière située à quelques mètres du principal accès au stade d’Olembe. Des camions transportant de la terre et des engins de chantier s’activent pour terminer l’aménagement de cette route censée permettre aux automobilistes d’entrer dans la capitale camerounaise par l’ouest, les jours de match.
« Nous avons été affectés ici en urgence, explique un responsable rencontré sur le chantier le 1er février. Nous devons tout achever avant les prochaines rencontres de la CAN [Coupe d’Afrique des nations]. » Les délais seront vraisemblablement trop courts pour que l’axe puisse être livré bitumé, mais il devrait tout de même pouvoir servir de voie de contournement.
L’achèvement de cette route fait partie de la vingtaine de mesures réclamées par la Confédération africaine de football (CAF) pour relever le niveau de sécurité. Une condition sine qua none posée par la Confédération africaine de football (CAF) avant d’autoriser la réouverture d’Olembe, un stade de 60 000 places dans lequel une bousculade a fait huit morts, le 24 janvier, en marge d’un match comptant pour les huitièmes de finale.
Suspension
« La commission d’organisation de la CAF a décidé à l’unanimité de lever la suspension imposée au stade d’Olembé et d’autoriser l’une des demi-finales de la CAN ainsi que le match de la finale à se dérouler au stade d’Olembe », avait fait savoir l’instance dans un communiqué daté du 28 janvier. « Le rapport a analysé les circonstances tragiques qui ont occasionné trente-huit blessés et huit morts. Il a en outre souligné les recommandations et les interventions visant à garantir qu’une tragédie de cette nature ne se reproduise jamais », ajoutait la CAF.
Ce mardi, alors que des engins manœuvraient sur la déviation en chantier, des techniciens s’attelaient donc à installer de nouvelles caméras de vidéo-surveillance dans les zones d’accès nord et sud du stade, pendant que d’autres renforçaient la signalétique aux abords de l’infrastructure.
À Yaoundé, les autorités ont à cœur de tourner la page et de poursuivre avec sérénité l’organisation du tournoi. Ce 1er février, Samuel Eto’o, le nouveau président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), s’est rendu au chevet des blessés encore soignés à l’hôpital central de Yaoundé. Narcisse Mouelle Kombi, le ministre des Sports, a quant à lui promis que l’enquête annoncée par le président Paul Biya après la bousculade aurait des suites judiciaires.
Dans son rapport, le président de la commission d’organisation a indiqué que la bousculade survenue avant la rencontre entre le Cameroun et les Comores était due à « un afflux massif et tardif des supporters », qui a provoqué « une congestion à l’entrée sud ». L’ouverture « imprudente » d’une porte par les forces de sécurité « face à une marée humaine » a été à l’origine du drame, a-t-il ajouté.
Dès le 25 janvier, le président de la CAF, Patrice Motsepe, avait annoncé la délocalisation du quart de finales prévu le dimanche suivant dans le deuxième grand stade de la capitale, Ahmadou-Ahidjo. Il avait aussi déclaré que la CAF ne permettrait pas que d’autres rencontres se déroulent dans le stade d’Olembe si les autorités camerounaises ne lui présentaient pas un rapport d’enquête et ne garantissaient pas que la sécurité serait assurée.
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